titre original | "Vertigo" |
année de production | 1958 |
réalisation | Alfred Hitchcock |
scénario | Alec Coppel et Samuel A. Taylor, d'après le roman "D'Entre Les Morts" de Pierre Boileau et Thomas Narcejac |
photographie | Robert Burks |
musique | Bernard Herrmann |
production | Alfred Hitchcock (non crédité) |
interprétation | James Stewart, Kim Novak, Barbara Bel Geddes, Tom Helmore |
récompenses | • Coquille d'argent pour Alfred Hitchcock au festival de Saint-Sébastien 1958 |
• Coquille d'argent pour James Stewart (ex æquo avec Kirk Douglas dans "Les Vikings") |
Critique extraite du Guide des films de Jean Tulard
Le chef d'œuvre d'Alfred Hitchcock tant par la mise en scène, absolument parfaite, que par le scénario, complètement déroutant. L'originalité de l'œuvre repose sur la double fin, puisqu'aux deux tiers du film, on connaît la clé de l'énigme et l'histoire repart vers une nouvelle direction, tout à fait inattendue. Tout le film baigne dans une atmosphère étrange, à la limite du fantastique, accompagnée par une sublime musique de Bernard Herrmann. Le charme troublant de Kim Novak n'a pas fini de nous hanter à tout jamais [...]
Critique extraite de 50 ans de cinéma américain de Bertrand Tavernier et Jean-Pierre Coursodon
Tous les grands thèmes de l'œuvre d'Alfred Hitchcock réunis dans une histoire de (fausse) double personnalité qui commence dans le pseudo-fantastique et finit dans le vrai sordide. Un style envoûtant (renforcé par une des plus belles partitions de Bernard Herrmann) et mystificateur.
Un film entièrement filmé en VistaVision
"Sueurs froides" fait partie de ces films américains utilisant le VistaVision comme procédé principal de prise de vues, comme également "Noël blanc" (1954), "Artistes et Modèles" (1955), "La Maison des otages" (1955), "La Rose tatouée" (1955), "La Main au collet" (1955), "Mais qui a tué Harry ?" (1955), "La Prisonnière du désert" (1956), "Les Dix Commandements" (1956), "L'Homme qui en savait trop" (1956), "Drôle de frimousse" (1957), "Règlements de comptes à OK Corral" (1957), "La Mort aux trousses" (1959), "Le Dernier Train de Gun Hill" (1959) et "Vengeance aux deux visages" (1961).
Alfred Hitchcock et Bernard Herrmann
"Sueurs froides" est la quatrième collaboration du réalisateur britannique avec le compositeur de musique de film américain, après "Mais qui a tué Harry ?" (1955), "L'Homme qui en savait trop" (1956) et "Le Faux Coupable" (1956). Suivront "La Mort aux trousses" (1959), "Psychose" (1960) et "Pas de printemps pour Marnie" (1964).
Pour une cinémathèque idéale
"Sueurs froides" fait partie de la liste "100 films pour une cinémathèque idéale" établie en 2008 et éditée en livre par les éditions des Cahiers du cinéma. Il y figure à la 8e place.
Il fait également partie de la liste des 100 meilleurs films américains, de celle des 25 meilleures BO de films américains, de celle des 100 plus grandes histoires d'amour dans le cinéma américain et du top 10 des films à énigme de l'American Film Institute et de la liste des 100 meilleurs films américains selon la BBC.
Citations dans la littérature française
• « On possédait plusieurs photogrammes de la scène du clocher dans Vertigo, parmi lesquels un plan vertical de la cage d'escalier (combinaison de travelling arrière et de zoom avant), mais Salvador est lui-même très sensible au vertige, à ce point sensible que le moindre cliché d'à-pic en plongée lui donne la nausée. Non, dit-il, trouve autre chose. On va s'arrêter là pour aujourd'hui. » Extrait du roman "Les Grandes Blondes" de Jean Echenoz, 1995 (chapitre 11)
• « Je venais de m'apercevoir que la femme devant le tableau était coiffée comme la femme dans le tableau. Je n'avais jamais vu ça qu'une seule fois, dans un film. Vertigo. Alors j'ai pensé qu'elle aussi peut-être était une somnambule embarquée dans une vie antérieure. Kim Novak. Je revis le détective, un homme séduisant, complaisant, trop serviable, encore aveugle. James Stewart. Je me trouvais, toutes proportions gardées, dans une situation comparable à la sienne. Néanmoins j'espérais ne pas trop partager son destin. » Extrait du roman "Nuage rouge" de Christian Gailly, 2000
• « Vertigo est un mot latin signifiant étourdissement. C’est aussi le titre d’un film. Vertigo le film raconte l’histoire d’un homme qui par deux fois essaye de sauver une femme de la mort et par deux fois échoue. Par cet exemple, on voit que la fiction dépasse la réalité puisqu’une même femme peut se défenestrer à deux reprises (ce qui est rare) et peut, ce qui est plus rare encore, mourir deux fois de suite. Le cinéma amplifie donc la puissance des drames humains en les redoublant [...] Dans Vertigo, celle qui tombe et celui qui a le vertige sont bien distincts, l’un tombe quand l’autre a le vertige, l’un tombe parce que l’autre a le vertige [...] Vertigo raconte l’histoire d’une femme qui était blonde et qui devient rousse. Vertigo raconte l’histoire d’une femme qui change de couleur de cheveux. » Extrait de "Ils ne sont pour rien dans mes larmes" de Olivia Rosenthal, 2012
• « Marc lança un regard circulaire. Au vu des affichettes, le petit avait bon goût : Memento, Requiem for a Dream, Old Boy, Orange mécanique, Vertigo… » Extrait du roman "La Fille de Brooklyn" de Guillaume Musso, 2016
Référence dans le cinéma américain
Lieux de tournage de "Sueurs froides" © Jesse Nickell
San Francisco (Californie) - 1957 vs 2019
Alfred Hitchock: Vertigo // Chris Marker: La Jetée © Trois Couleurs
Le générique de "Sueurs froides" conçu par Saul Bass
La chronique de Gilles Penso
La critique de Bertrand Mathieux