"Psychose"

titre original	"Psycho"
année de production	1960
réalisation	Alfred Hitchcock
scénario	Joseph Stefano, d'après le roman de Robert Bloch
photographie	John L. Russell
musique	Bernard Herrmann
interprétation	Anthony Perkins, Vera Miles, John Gavin, Janet Leigh, Martin Balsam, John McIntire
récompense	Prix Edgar Allan Poe 1961 pour Joseph Stefano et Robert Bloch
remake	"Psycho" de Gus Van Sant, 1998
suites	• "Psychose 2" de Richard Franklin, 1983
	• "Psychose 3" de Anthony Perkins, 1986

Critique extraite du Guide des films de Jean Tulard

Le scénario est inspiré d'un fait divers, celui d'un homme qui a gardé chez lui le cadavre de sa mère. Réalisé avec un budget moyen (800 000 dollars), c'est le plus gros succès commercial d'Hitchcock. La sortie s'accompagne d'un joli coup publicitaire : L'entrée de la salle sera interdite dix minutes après le début du film - le suspense à son paroxysme. Tourné en technique télévision, la mise en scène n'en est pas moins soignée, Hitchcock et son équipe s'étant ingéniés à trouver toutes sortes de trucs pour obtenir les meilleurs effets [...] La construction dramatique est étudiée de manière que le spectateur s'égare sur plusieurs pistes, sans arriver à s'identifier à aucun des personnages. C'est un vrai film d'angoisse, et les spectateurs qui se vantent de n'avoir pas frissonné en le voyant sont des menteurs. C'est une œuvre à moitié muette, d'une grande force émotionnelle, qui doit beaucoup à la magistrale musique de Bernard Herrmann, envoûtante. Anthony Perkins, en névrosé, est extraordinaire.

Critique extraite de 50 ans de cinéma américain de Bertrand Tavernier et Jean-Pierre Coursodon

Un motel désert, une vieille maison inquiétante, une voleuse sympathique, une mère posthumement abusive, un bon jeune homme schizophrène. La scène de meurtre la plus célèbre et la plus imitée de l'histoire du cinéma. Le film le plus populaire d'Alfred Hitchcock, qui dira à François Truffaut : « Ce qui a ému le public, c'est le film pur. »

Alfred Hitchcock et Bernard Herrmann

"Psychose" est la sixième collaboration du réalisateur britannique avec le compositeur de musique de film américain, après "Mais qui a tué Harry ?" (1955), "L'Homme qui en savait trop" (1956), "Le Faux Coupable" (1956), "Sueurs froides" (1958) et "La Mort aux trousses" (1959). Suivra "Pas de printemps pour Marnie" (1964).

Référence dans la littérature française

« Gloire avait garé le véhicule face au vide, usant de la pince pour arracher les plaques et du marteau pour effacer les numéros de moteur et de châssis. Puis elle avait baissé les vitres, desserré le frein à main et poussé de toutes ses forces. D’abord en vain. Le véhicule résistait. Puis après avoir bougé d’un cran, lentement d’un autre cran, il avait brusquement accéléré comme de lui-même, pour en finir, et tout s’était parfaitement bien passé – sauf qu’au dernier moment la jambe de la jeune femme s’était prise dans le pare-chocs, dont une extrémité lui avait entaillé la cheville. Gloire avait crié puis juré grossièrement cependant que la voiture s’abîmait. Penchée, tenant sa cheville d’une main, elle s’était rapprochée du bord en grimaçant puis son visage, progressivement, s’était calmé pendant qu’elle regardait couler le véhicule. Comme sous anesthésie, comme si la chute des corps lui procurait quelque apaisement, comme Anthony Perkins considérant le même spectacle en 1960 – sauf que l’auto de Kastner est une petite Renault beigeasse immatriculée dans le 94, et qui s’immerge docilement sans faire d’histoires, alors que celle de Janet Leigh était une grosse Ford blanche récalcitrante, plaque minéralogique NFB 418. » Extrait du roman "Les Grandes Blondes" de Jean Echenoz, 1995 (chapitre 6)