titre original | "Psycho III" |
année de production | 1986 |
réalisation | Anthony Perkins |
interprétation | Anthony Perkins |
épisodes précédents | • "Psychose", Alfred Hitchcock, 1960 |
• "Psychose II", Richard Franklin, 1983 |
La critique de Didier Koch pour Plans Américains
Les mêmes causes produisant souvent les mêmes effets, Anthony Perkins, à 51 ans, se retrouve dans la même situation après le succès de "Psychose II" en 1983 que lors du choc que fut le film originel d'Alfred Hitchcock. L'impasse semble à nouveau au bout du chemin. Mais les enjeux ne sont plus les mêmes, l'acteur ayant compris, après un quart de siècle à enchaîner les seconds rôles dans des films mineurs, qu'il ne parviendrait jamais à se dégager de l'image que le public s'est faite de lui. Il accepte donc la proposition d'Universal de figurer dans un troisième épisode, dont l'écriture confiée à Charles Edward Pogue s'avère bien plus brouillonne que celle qui avait permis à "Psychose II" de ne pas exagérément souffrir de la comparaison avec le chef-d'œuvre d'Hitchcock.
Une fois encore, Norman Bates est victime de son entourage, qui ne l'aide en rien à ne pas replonger dans ses fantasmes morbides. Il a eu la mauvaise idée d'embaucher un petit malfrat (Jeff Fahey) plutôt beau gosse, qui va n'avoir d'autre passe-temps que d'abuser de la naïveté de Norman, qui au fond de lui est resté un adolescent timide. Pour corser l'affaire, viendra s'ajouter à l'histoire une novice enfuie de son couvent qui va tomber amoureuse du serial killer romantique. Rien de très crédible, on l'aura compris, dans cette suite qui montre le manque d'inspiration du scénariste, incapable de s'écarter franchement des canons imposés par le maître du suspense pour trouver une voie originale.
Profitant de l'engouement pour le slasher, le film a plutôt bien marché en France avec près de 1,3 million de spectateurs, mais le score aux États-Unis, nettement en retrait par rapport à la première suite, marquera la fin de l'aventure sur grand écran. C'est seulement pour la télévision qu'un quatrième épisode sera mis en chantier par Mick Garris, avec un Anthony Perkins en fin de parcours qui mourra deux ans plus tard.
La chronique de Gilles Penso