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"Pas de printemps pour Marnie"

« You Freud, me Jane? »

Pas de printemps pour Marnie - affiche

titre original "Marnie"
année de production 1964
réalisation Alfred Hitchcock
scénario Jay Presson Allen, d'après le roman éponyme de Winston Graham
photographie Robert Burks
musique Bernard Herrmann
production Alfred Hitchcock (non crédité)
interprétation Tippi Hedren, Sean Connery, Louise Latham, Diane Baker, Martin Gabel

Critique extraite du Guide des films de Jean Tulard

Renouant avec son penchant pour la psychanalyse, Hitchcock s'est attaché à illustrer le traitement d'une névrose obsessionnelle qui rend une femme kleptomane. Cela nous vaut quelques scènes chocs où la belle Tippi Hedren est en proie à des crises dès qu'elle voit du rouge, sur une superbe musique de Bernard Herrmann. Sean Connery, en mari salvateur, n'est pas très convaincant. Il manque au film la dimension "suspense" et l'on se sent du coup frustré devant cette histoire assez banale qui, malgré de bons moments, traîne en longueur. Primitivement, Hitchcock avait proposé à Grace de Monaco de tenir le rôle de Marnie.

Critique extraite de 50 ans de cinéma américain de Bertrand Tavernier et Jean-Pierre Coursodon

L'héroïne la plus névrosée et la passion la plus fétichiste de l'œuvre d'Alfred Hitchcock. Un puzzle psychanalytique assemblé par le maître avec un dédain suprême du réalisme.

La critique de Sébastien Miguel pour Plans Américains

Œuvre secrète, maudite et infiniment personnelle.

La passion, irraisonnée et dévastatrice. Celle d’un homme (Sean Connery, admirable) pour une femme qu’il tente de sauver. Celle d’un créateur qui désire jusqu’à l’obsession la magnifique actrice qu’il filme.

Tous les moyens propres au cinéma s’en trouvent violemment décuplés : magnifique photo de Robert Burks, sublime partition de Bernard Hermann, montage virtuose de George Tomasini et magistrales peintures de Robert F. Boyle. Chaque plan, chaque séquence traduit le génie d’Hitchcock : le premier baiser des futurs amants, le vol des billets, la course folle du cheval, le climax traumatisant.

La menace policière (thème cher à l’auteur) n’est sûrement pas assez appuyée et le film souffre parfois de baisses de rythme assez marquées. Aucun réalisme, mais la construction plastique d’un univers mental, traversée d’orages, de trains phalliques, de chambre d’enfant transformée en tombeau. Décorum infernal dominé par la figure écœurante de Martin Gabel (splendide) et par l’ombre inquiétante de Louise Latham - extraordinaire de froideur et de cruauté - en mère ravagée par la vie.

En héroïne névrosée, suicidaire et marquée par la mort, Tippi Hedren (qui verra sa carrière détruite par son mentor) est incandescente.

L’un des plus beaux films du monde.

Dernières collaborations

"Pas de printemps pour Marnie" marque la dernière participation à un film réalisé par Alfred Hitchcock de plusieurs de ses fidèles collaborateurs : le directeur de la photographie Robert Burks, le monteur George Tomasini (qui meurt l'année de sortie du film), le compositeur Bernard Herrmann (dont le travail pour "Le Rideau déchiré" est refusé par le réalisateur) et le directeur artistique Robert F. Boyle.

Pas de printemps pour Marnie - affiche allemande
Affiche allemande de "Pas de printemps pour Marnie"
Pas de printemps pour Marnie - affiche belge
Affiche belge de "Pas de printemps pour Marnie"

Pas de printemps pour Marnie - générique