titre original | "Torn Curtain" |
année de production | 1966 |
réalisation | Alfred Hitchcock |
scénario | Brian Moore |
photographie | John F. Warren |
musique | John Addison |
interprétation | Paul Newman, Julie Andrews, Wolfgang Kieling |
Critique extraite de 50 ans de cinéma américain de Bertrand Tavernier et Jean-Pierre Coursodon
Avec "Le Rideau déchiré", Hitchcock perd deux collaborateurs clés : le chef-opérateur Robert Burks, qui avait photographié tous ses films depuis "L'Inconnu du Nord-Express", et le compositeur Bernard Herrmann, qui avait écrit la musique de tous ses films depuis "Mais qui a tué Harry ?" (il composa une partition complète que Hitchcock refusa). De plus, sa vedette masculine est un acteur aussi peu hitchcockien que possible, et le duo Paul Newman-Julie Andrews ne manifeste rien de la "chimie naturelle" qui s'établissait entre Cary Grant ou James Stewart et Ingrid Bergman ou Grace Kelly (entre autres). Il y a dans "Le Rideau déchiré" quelques séquences hitchcockiennes mémorables (le meurtre laborieux de Gromeck par Newman et la fermière, la panique au théâtre), mais ce ne sont que des morceaux épars. Les "auteuristes" de service ne s'en extasièrent pas moins : les Cahiers du Cinéma consacrèrent quatre articles critiques au film dans le même numéro, ce qui est sans doute un record, et la plupart des collaborateurs de la revue le citent parmi les "Dix Meilleurs" de 1966.
Critique extraite du Guide des films de Jean Tulard
Très minimisé et incompris à sa sortie, ce film de la dernière période d'Hitchcock est certainement à réévaluer. C'est un film d'espionnage sur fond de guerre froide. Reposant sur trois parties, l'action culmine à la fin avec une folle poursuite en autocar que le couple a pris pour regagner l'Ouest. À noter la séquence choc du meurtre de Gromek, pour laquelle Hitchcock n'a pas lésiné sur les détails. Paul Newman et Julie Andrews ont été imposés à Hitchcock.