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"Un tramway nommé Désir"

Un tramway nommé Désir - affiche

titre original "A Streetcar Named Desire"
année de production 1951
réalisation Elia Kazan
scénario Tennessee Williams, d'après sa propre pièce éponyme (1947)
photographie Harry Stradling Sr.
musique Alex North
production Charles K. Feldman
interprétation Vivien Leigh, Marlon Brando, Kim Hunter, Karl Malden
 
récompenses • Oscar de la meilleure actrice pour Vivien Leigh
• Oscar de la meilleure actrice dans un second rôle pour Kim Hunter
• Oscar du meilleur acteur dans un second rôle pour Karl Malden
• Oscar de la meilleure direction artistique en noir et blanc
• Grand prix du jury à la Mostra de Venise 1951
• Coupe Volpi de la meilleure interprétation féminine pour Vivien Leigh à la Mostra de Venise 1951

Critique extraite du Guide des films de Jean Tulard

"Un tramway nommé Désir", ce fut pour le monde entier un triple choc. Choc d'abord de la découverte de Tennessee Williams sur grand écran. Pour la première fois à Hollywood, on nous montrait les agissements d'êtres ni bons ni mauvais, mais mus par des pulsions irrépressibles et contradictoires, que leur libido rend tour à tour esclaves ou bourreaux, ou les deux à la fois. Passée quasiment intacte de la scène à l'écran, la pièce de Tennessee Williams, adaptée par lui-même, défie toutes les censures des salles obscures et pousse le spectateur, devant le comportement de ces personnages troublés, à fouiller tout au fond de lui pour voir qui il est vraiment : ambivalent, écartelé entre des tendances antagonistes ; en tout cas pas la personne lisse et simple qu'il prétend être en société. Choc ensuite ressenti par les amoureux de Scarlett O'Hara quand ils la virent transformée en Blanche DuBois, être fragile et raffiné que son désir secret d'être flétrie par plus sale qu'elle entraîne dans une spirale tragique. Dans ce rôle, Vivien Leigh est tout simplement prodigieuse. Choc enfin quand apparut sur l'écran un lascar aux muscles saillants dans son tee-shirt humide de sueur, au regard vrillant de brute séduisante. Il s'appelait Marlon Brando et fit la carrière que l'on sait. Aux commandes de ce psychodrame troublant, Elia Kazan, le metteur en scène de la pièce au théâtre.

De la pièce à l'écran

"Un tramway nommé Désir" est la deuxième adaptation cinématographique d'une pièce du dramaturge américain Tennessee Williams (1911-1983), après "La Ménagerie de verre" de Irving Rapper (1950). Suivront, entre autres, "La Rose tatouée" de Daniel Mann (1955), "Baby Doll" de Elia Kazan (1956), "La Chatte sur un toit brûlant", "Soudain l'été dernier" de Joseph L. Mankiewicz (1959), "L'Homme à la peau de serpent" de Sidney Lumet (1960), "Doux oiseau de jeunesse" de Richard Brooks (1962), "La Nuit de l'iguane" de John Huston (1964), "Propriété interdite" de Sydney Pollack (1966), "Boom!" ("The Milk Train Doesn't Stop Here Anymore") de Joseph Losey (1968), "Last of the Mobile Hot Shots" de Sidney Lumet (1970) et "La Ménagerie de verre" de Paul Newman (1987).