titre original | "Devil's Doorway" |
année de production | 1950 |
réalisation | Anthony Mann |
scénario | Guy Trosper |
photographie | John Alton |
musique | Daniele Amfitheatrof |
production | Nicholas Nayfack |
interprétation | Robert Taylor, Louis Calhern, Paula Raymond, Marshall Thompson, James Mitchell, Edgar Buchanan |
La critique de Sébastien Miguel pour Plans Américains
Produit avec un courage inouï par la MGM, le western le plus juste et le plus beau du genre.
Noir et blanc spectral de John Alton, mise en scène admirable où chaque cadrage, chaque plan est composé et étudié avec un sens exceptionnel de la dramaturgie.
Louis Calhern est l'incarnation abjecte d'un état malsain et inique, les cowboy sont des brutes racistes et les femmes sont lettrées et font preuve d’empathie.
Paula Raymond, à chacun de ses gros plans, devient un sorte d'icône du bien, une lumière brillant faiblement à travers les compositions cauchemardesques de Mann et Alton.
Républicain convaincu, anti-communiste radical, Robert Taylor choisit pourtant de donner son accord pour jouer l'Indien. Il est sublime, déchirant.
Un chef-d'œuvre d'une beauté et d'une audace stupéfiantes.
P.S : Le film fut particulièrement évoqué par Cimino dans "La Porte du paradis"...
Critique extraite du Guide des films de Jean Tulard
Très beau western, l'un des premiers, avec "La Flèche brisée", de la même année, à prendre le parti des Indiens. C'est pour cette raison que le film fut un échec commercial. Il a été redécouvert depuis.
Anthony Mann et John Alton
"La Porte du diable" est la dernière collaboration du réalisateur avec le chef-opérateur, après "La Brigade du suicide" (1947), "Marché de brutes" (1948), "Le Livre noir" (1949) et "Incident de frontière" (1949).
Les débuts de Anthony Mann dans le genre
Si "La Porte du diable" fut distribué après "Winchester 73" et "Les Furies", il fut tourné antérieurement à ces deux films et constitue ainsi le premier western de Mann. Suivront, outre "Winchester 73" et "Les Furies" donc, "Les Affameurs" (1952), "L'Appât" (1953), "Je suis un aventurier" (1954), "L'Homme de la plaine" (1955), "La Charge des tuniques bleues" (1955), "Du sang dans le désert" (1957), "L'Homme de l'Ouest" (1958) et "La Ruée vers l'Ouest" (1960).
Un Blanc dans le rôle d'un Indien
"La Porte du diable" fait partie de ces films dans lesquels un ou plusieurs Indiens sont joués par un ou des acteurs blancs. On peut citer par exemple "Bronco Apache" (avec Burt Lancaster), "La Flèche brisée" (avec Jeff Chandler), "Willie Boy" (avec Robert Blake). Dans les années 70, des acteurs mexicains interprétèrent des Indiens (Joaquin Martinez dans "Fureur apache" et Jorge Rivero dans "Soldat bleu"). L'acteur Charles Bronson interpréta à plusieurs reprises un Indien, notamment dans "Bronco Apache" et "Les Collines de la terreur". Depuis, des acteurs amérindiens comme Wes Studi ("Danse avec les loups", "Le Dernier des Mohicans", "Geronimo", "Le Nouveau Monde", "Hostiles") sont préposés aux rôles d'Indiens.