titre original | "The Black Book" aka "Reign of Terror" |
année de production | 1949 |
réalisation | Anthony Mann |
scénario | Philip Yordan et Æneas MacKenzie |
photographie | John Alton |
musique | Sol Kaplan |
production | William Cameron Menzies |
interprétation | Robert Cummings, Richard Basehart, Richard Hart, Arlene Dahl, Arnold Moss, Norman Lloyd, Charles McGraw, Beulah Bondi, Jess Barker |
Le titre du film
Le livre noir du titre est le petit livre dans lequel Robespierre inscrit le nom de ses prochaines victimes, considérées comme des ennemis de la France. Le film est initialement sorti sous le titre original "Reign of Terror", mais il fut ensuite renommé "The Black Blook".
Critique extraite du Guide des films de Jean Tulard
La Révolution française transformée en thriller. Superbe photo de John Alton et acteurs fort convaincants.
La critique de Sébastien Miguel pour Plans Américains
Tourbillons de folie, de violence et de stylisation expressionniste.
Mann et son chef opérateur Alton - déjouant un budget inexistant à l'aide de trucages optiques - plongent le spectateur dans un cauchemar à l'invasion visuelle constante.
Les cadrages, les éclairages, les raccords rappellent les inventions d'Orson Welles.
Le mélange de film noir, de film d'espionnage et même de western - pour une histoire se déroulant sous la Révolution française - confine au génie.
La tension sexuelle émanant de la première rencontre entre Robert Cummings (tellement beau !) et la charnelle Arlhene Dahl est sans équivalent dans le cinéma américain des années 40.
Série B endiablée visuellement époustouflante.
Extrait de la chronique de Bertrand Tavernier du 27 juillet 2011
Il n’y a pas un plan, un cadre qui ne soit pas surprenant, aigu, violent. Évidemment, la description de la Révolution française est sujette à caution. C’est Saint-Just qui paraît le plus caricaturé, le plus simplifié et l’on peut sourire devant le fait que Tallien nous soit présenté (avec une certaine ironie) comme un honnête homme et La Fayette (dont le rôle fut calamiteux, sans parler de tous ses revirements) comme un sauveur potentiel. Les soldats dans les rues se conduisent comme les nazis ou les communistes dans les films de l’époque. Mais étrangement, Mann parvient à saisir une paranoïa, même dans la description de Robespierre qui semble recouper partiellement les études si brillantes de Jean-Philippe Domecq dont je conseille "Robespierre, derniers temps", 1984 (Prix « 1984 »), 2002, et 2011: édition augmentée de "La Littérature comme acupuncture". Cette peur que Robespierre devienne dictateur, qu’il élimine une partie de la Convention, était fort répandue même si les faits contredisent cette impression. La rumeur était plus forte et Mann filme cette rumeur [...] Avec l’aide du génial décorateur William Cameron Menzies, il se joue du manque de moyens, invente des cadrages ultra stylisés, place en avant plan un moulin aux énormes proportions, utilise de fausses perspectives, l’exiguïté des décors pour renforcer le sentiment d’oppression, d’étouffement [...]
Anthony Mann et Philip Yordan
"Le Livre noir" est la première collaboration du réalisateur avec le scénariste. Suivront "L'Homme de la plaine" (1955), "La Charge des tuniques bleues" (1955), "Côte 465" (1957), "Le Petit Arpent du bon Dieu" (1958), "Le Cid" (1961) et "La Chute de l'Empire romain" (1964).