Le premier western de Howard Hawks
titre original | "Red River" |
année de production | 1948 |
réalisation | Howard Hawks |
scénario | Charles Schnee et Borden Chase, d'après le roman "Blazing Guns on the Chisholm Trail" de ce dernier (1948) |
photographie | Russell Harlan |
musique | Dimitri Tiomkin |
production | Howard Hawks |
interprétation | John Wayne, Montgomery Clift, Joanne Dru, Walter Brennan, Coleen Gray, Harry Carey, John Ireland, Noah Beery Jr., Harry Carey Jr., Chief Yowlachie, Paul Fix |
Critique extraite du Guide des films de Jean Tulard
Admirable western, sur le thème de l'itinéraire initiatique. La fin est d'autant plus joyeuse que la narration a été oppressante par sa cruauté permanente (cf. la scène de flagellation). Si nous étions freudiens, nous y verrions beaucoup de symboles sexuels et de l'homosexualité latente [...]
Critique extraite de 50 ans de cinéma américain de Bertrand Tavernier et Jean-Pierre Coursodon
"La Rivière rouge", western exemplaire, retrace en trois actes, un prologue et un épilogue le destin de deux hommes dont l'importance fut immense pour l'Amérique. En réussissant à mener leur troupeau, ils ont changé l'économie et donc l'histoire de leur pays.
Extrait de la chronique du 17 novembre 2014 de Bertrand Tavernier
Revoir "La Rivière rouge" (Wild Side) est un immense plaisir, surtout dans la version du réalisateur qui fut la moins montrée (c'est l'un des paradoxes de ce film que Hawks avait pourtant produit). Version plus courte et c'est le seul cas avec celui de "Darling Lili" de Blake Edwards. Le remarquable livret de Philippe Garnier met enfin en lumière l'apport des différents scénaristes (il a relu le roman de Borden Chase) et celui de Hawks, explique les tripatouillages de la fin, causés par Howard Hughes, qui font chanceler légèrement les dernières scènes. Peu de chose à côté des fulgurances. Ah, le dialogue avec Joanne Dru qui reçoit une flèche et la manière dont on la lui retire. Garnier est un peu sévère avec Dru qui est plutôt convaincante même si son personnage a été édulcoré par la censure. Wayne, lui, est génial dans un des rôles les plus âpres, noirs, durs de sa carrière avant "La Prisonnière du désert" (il explore déjà ces couleurs dans l'excellent "Réveil de la Sorcière Rouge"). Clift est sidérant d'invention, de justesse, de magnétisme et fait pâlir les succédanés des films ultérieurs (que Ricky Nelson semble falot et bêta à côté de lui). Et lisez le beau roman de Michael Ondaatje, "Le Fantôme d'Anil", où l'on voit deux jeunes femmes très belles, toutes deux médecin légiste, analyser après avoir pas mal bu et fumé, les trajectoires des balles à la fin du film pour déterminer la gravité des blessures. Scène hilarante. Par la suite, elles dissèquent de la même façon "Le Point de non-retour" et finissent par écrire à Boorman pour savoir où est touché Marvin.
Howard Hawks et Dimitri Tiomkin
Avec "La Rivière rouge", le réalisateur travaille pour la deuxième fois avec le compositeur de musique de film, après "Seuls les anges ont des ailes" (1939). Suivront "La Captive aux yeux clairs" (1952), "La Terre des pharaons" (1955) et "Rio Bravo" (1959).

