La première adaptation cinématographique d'un roman de Stephen King
titre original | "Carrie" |
année de production | 1976 |
réalisation | Brian De Palma |
scénario | Lawrence D. Cohen, d'après le roman de Stephen King |
musique | Pino Donaggio |
montage | Paul Hirsch |
interprétation | Sissy Spacek, Piper Laurie, John Travolta, Nancy Allen, Amy Irving, William Katt, Betty Buckley |
récompenses | • Grand prix au festival international du film fantastique d'Avoriaz 1977 |
• Mention spéciale pour Sissy Spacek pour son interprétation au festival d'Avoriaz 1977 | |
suite | "Carrie 2 : la haine", 1999 |
remake | "Carrie, la vengeance" de Kimberly Peirce, 2013 |
La critique de Didier Koch pour Plans Américains
Avec "Carrie au bal du diable", Brian De Palma, en plus de faire connaître le tout jeune auteur Stephen King dont c'est le premier roman horrifique, livrera sans aucun doute une des meilleures nombreuses adaptations cinématographiques de l'œuvre de King avec "Shining" de Stanley Kubrick, "Christine" de John Carpenter, "Stand by Me" et "Misery" de Rob Reiner, ou encore "Les Évadés" et "The Mist" de Frank Darabont.
En 1976, De Palma, déjà connu, n'a pas encore de réel succès grand public à son actif. "Phantom of the Paradise", adaptation rock d'un roman de Gaston Leroux ("Le Fantôme de l'opéra"), a bien recueilli un succès critique, mais son public potentiel était tout de même très ciblé. "Carrie", qui vient juste après la déferlante de "L'Exorciste", joue sur les mêmes ressorts, mais s'évertue à moins choquer en nimbant le récit d'un romantisme formidablement incarné par la diaphane Sissy Spacek, qui avait dû batailler ferme pour convaincre De Palma de la faire sortir du métier d'habilleuse qu'elle avait occupé sur "Phantom of the Paradise". Ayant tenu le rôle principal deux ans plus tôt dans "La Balade sauvage" de Terrence Malick, elle n'était pourtant plus une novice.
Le mal n'est pas ici incarné par la jeune fille encore vierge qui découvre son statut de femme dans un incipit particulièrement frappant remarquablement mis en image par un De Palma qui n'omet jamais de rendre hommage à la fameuse scène de douche de "Psychose" (Alfred Hitchcock, 1960), mais par sa mère extrémiste religieuse jouée par une formidable Piper Laurie, très loin ici des rôles romantiques de sa jeunesse avec Tony Curtis ou Rock Hudson. Les deux actrices seront nommées aux Oscars en 1977.
Mais comme le dit lui-même Brian De Palma, tout le casting est parfaitement adapté, permettant un tournage en parfaite harmonie qui conduisit "Carrie" au succès que l'on connait. On peut y voir John Travolta juste avant le succès de "La Fièvre du samedi soir" et Nancy Allen, la petite amie de De Palma, tous deux réunis en vedette cinq ans plus tard dans "Blow Out".
Le cinéaste virtuose, encore inspiré par l'atmosphère brumeuse du Florence d'"Obsession", son précédent film, et relativement économe de ses effets alors que le sujet aurait pu sans problème l'y pousser, mène sans coup férir son orchestre jusqu'à un finale mémorable.
Quarante ans après sa sortie en salle, le film garde encore toute sa fraîcheur hypnotique, et la vision de Sissy Spacek ensanglantée sur l'estrade du bal qui venait de la consacrer reine d'un soir fascine toujours autant. On a rarement fait mieux dans le domaine. Les grands films passent le temps sans encombre, c'est d'ailleurs à ça qu'on les reconnait.
Critique extraite du Guide des films de Jean Tulard
Brian De Palma dans sa période parapsychologique. Un gros succès de terreur et le petit quelque chose en plus qui distingue De Palma d'un simple auteur de films d'horreur.
Photos du tournage de "Carrie au bal du diable"
Références
Le nom de l'école, Bates High School, fait référence au tueur psychopathe Norman Bates du film "Psychose".
La chronique de Gilles Penso