She's a killer.
titre original | "Christine" |
année de production | 1983 |
réalisation | John Carpenter |
scénario | Bill Phillips, d'après le roman éponyme de Stephen King |
musique | John Carpenter et Alan Howarth |
production | Richard Kobritz |
interprétation | Keith Gordon, John Stockwell, Alexandra Paul, Robert Prosky, Harry Dean Stanton |
Critique extraite du Guide des films de Jean Tulard
Adapté d'un roman du très prolifique auteur fantastique Stephen King, "Christine" allie une mise en scène rigoureuse à l'emploi d'une partition musicale composée essentiellement de morceaux de rock n' roll choisis, ce qui donne le rythme et l'atmosphère très particulière de ce film.
La critique de Didier Koch pour Plans Américains
Il n’est pas étonnant qu’au fait de sa gloire, John Carpenter, alors dans sa période la plus créative, ait souhaité adapter un roman de Stephen King. L’auteur déjà très connu venait d’être adapté par deux réalisateurs prestigieux, Brian De Palma ("Carrie du bal du diable") et Stanley Kubrick ("Shining"). Ce roman horrifique reposant sur l’identification excessive de l’homo americanus à la déesse automobile avait tout pour séduire.
"The Thing", sans doute le chef-d’œuvre de Carpenter, n’avait pas eu le succès escompté, et le besoin de se rassurer coïncida avec cette plongée dans l’univers cauchemardesque de King. Fait avec relativement peu de moyens, le film n’en a pas moins des allures de super production grâce à cette formidable Plymouth Fury de 1958, qui a la fâcheuse tendance de trop rendre l’amour que lui portent ses propriétaires successifs, devenant une vraie tigresse quand une femme ose s’appuyer sur ses accoudoirs pour accueillir les assauts fougueux d’un partenaire dont elle est loin d’imaginer les rapports qu’il entretient avec cette Christine qui, quoique de ferraille, possède un cœur de midinette.
King dénonçait là de manière iconoclaste le rapport souvent malsain entre le citoyen américain et sa voiture jusqu’alors souvent magnifié à l’écran, notamment dans des films comme "La Fureur de vivre" (Nicholas Ray, 1955) auquel Carpenter fait ouvertement référence.
Avec un casting d’inconnus qu’il a su fort bien encadrer, le réalisateur, très en verve et maître de ses effets spéciaux inventifs, montre toute sa capacité à conduire le suspense au travers d’un anthropomorphisme utilisé avec une ingéniosité diabolique. À revoir les films de sa décennie 80, on se dit qu’Hollywood n’a pas su miser sur un John Carpenter, certes sans concession, mais rudement efficace, qui n’avait pas besoin de toute la débauche numérique actuelle pour coller au spectateur une frousse d’enfer.
Le générique de "Christine"
La chronique de Gilles Penso