titre original | "Secret Beyond the Door" |
année de production | 1947 |
réalisation | Fritz Lang |
scénario | Silvia Richards, d'après le roman "Museum Piece No. 13" de Rufus King (1946) |
photographie | Stanley Cortez |
musique | Miklós Rózsa |
production | Fritz Lang |
interprétation | Joan Bennett, Michael Redgrave, Anne Revere, Barbara O'Neil, Natalie Schafer |
Critique extraite du Guide des films de Jean Tulard
Lang rivalise une nouvelle fois avec Hitchcock, celui de "Rebecca" ou de "Soupçons". Œuvre où la voix off, la musique et le décor visent à créer une atmosphère d'étrangeté. Fascinant de bout en bout.
Extrait de l'ouvrage Fritz Lang, Le meurtre et la loi de Michel Ciment
Comme pour écarter le soupçon de misogynie qui pèse souvent sur le film criminel, Lang fera des héroïnes des deux derniers films de sa tétralogie noire des victimes d'hommes maléfiques. "Le Secret derrière la porte" appartient à la tradition gothique déjà illustrée par "Rebecca", de Hitchcock, fort admiré de Lang, "Hantise", de George Cukor et "Le Château du dragon" de Mankiewicz [...] Fort de sa nouvelle position de producteur indépendant et des succès de ses films récents, Lang laisse libre cours à son inspiration visuelle dans cette œuvre, la plus baroque qu'il ait créée et qui se rapproche du fantastique, l'une des plus poétiques aussi, mais dont l'échec retentissant mettra fin aux activités de la Diana Production et préludera à une fin de carrière hollywoodienne difficile et sans vrai prestige.
Fritz Lang et Joan Bennett
"Le Secret derrière la porte" est la quatrième et dernière collaboration du réalisateur allemand d'origine autrichienne avec l'actrice américaine, après "Chasse à l'homme" (1941), "La Femme au portrait" (1944) et "La Rue rouge" (1945), également produit par Diana Productions, société associant Lang, Bennett et le mari de celle-ci, Walter Wanger.
Référence dans la littérature française
Le film est cité par Camille Laurens dans son roman "Ni toi ni moi" (2006) : « J'ai cru que j'y arriverais, parole. J'ai cru qu'un jour un détail allait faire tilt, une lacune se combler, et que d'un seul coup tout deviendrait clair, chaleureux, lumineux. Que j'allais trouver ce qui ne marchait pas, le pourquoi de l'impossible, l'empêchement de l'amour. Comme dans Le Secret derrière la porte, de Fritz Lang, ou dans La Maison du Dr Edwardes — je les ai revus récemment parce que Jacques avait un article à faire pour une revue, un numéro spécial « psychanalyse et cinéma ». Ce qui amuse les spécialistes, dans ces films, c'est qu'il s'agit d'une sorte de cure par l'amour, indépendamment d'une thérapie formelle. C'est l'idée qu'on peut sauver quelqu'un de lui-même en l'aidant à pousser une porte : derrière le battant se trouve le secret, et dans le secret se trouve la liberté — il suffit de l'ouvrir et l'on devient libre — libre d'aimer. [...] Évidemment c'est absurde, ça n'arrive jamais, ça ne se passe pas comme ça, Jacques vous le dirait mieux que moi. »

dossier enseignant et fiche élève
