Dick Powell is Philip Marlowe
titre original | "Murder, My Sweet" |
année de production | 1944 |
réalisation | Edward Dmytryk |
scénario | John Paxton, d'après le roman "Farewell, My Lovely" de Raymond Chandler (1940) |
photographie | Harry J. Wild |
musique | Roy Webb |
production | Adrian Scott |
interprétation | Dick Powell, Claire Trevor, Anne Shirley, Otto Kruger, Mike Mazurki, Miles Mander, Douglas Walton, Donald Douglas |
récompense | Prix Edgar Allan Poe 1946 pour John Paxton (ex æquo avec Charles G. Booth, Barré Lyndon et John Monks Jr. pour "La Maison de la 92e Rue") |
Critique extraite du Guide des films de Jean Tulard
Classique du film noir avec intrigue embrouillée à la Chandler mais mise en scène efficace de Dmytryk. Dick Powell est un Marlowe moins fascinant que Bogart dans "Le Grand Sommeil" ou que Mitchum dans le remake de ce film : "Adieu ma jolie".
Critique extraite de 50 ans de cinéma américain de Bertrand Tavernier et Jean-Pierre Coursodon
Très lié avec le scénariste Adrian Scott, dont l'influence fut prépondérante chez les libéraux américains, Dmytryk dirigea quatre des cinq films que Scott devait produire pour RKO avant de devenir victime du maccarthysme (John Paxton est le scénariste des quatre titres). Dans le premier, "Adieu, ma belle", Dmytryk semble vouloir pousser à leur paroxysme les tendances du film noir au baroque visuel en accumulant les effets plastiques bizarres et gratuits sans jamais parvenir à suggérer un style. Ses morceaux de bravoure (ainsi une séquence hallucinatoire où le héros a été drogué) alternent avec des scènes dirigées de la façon la plus conventionnelle. Le film reste une curiosité d'époque, et par ailleurs fournissait à Dick Powell l'occasion d'un radical changement d'image de marque. On le rebaptisa "Murder My Sweet" au dernier moment, des exploitants s'étant plaints que "Farewell My Lovely" avec Dick Powell évoquait irrésistiblement une comédie musicale.
Du roman à l'écran
"Adieu, ma belle" est la troisième adaptation cinématographique d'un roman de l'écrivain américain Raymond Chandler (1888-1959), après "Le Retour du faucon" d'Irving Reis (1942) et "Time to Kill" de Herbert I. Leeds (1942). Suivront notamment "Le Grand Sommeil" de Howard Hawks (1946), "La Dame du lac" de Robert Montgomery (1946), "Le Privé" de Robert Altman (1973) et "Adieu ma jolie" de Dick Richards (1975).
Un nouveau genre "policier"
"Adieu, ma belle" fait partie, avec "Assurance sur la mort", "Laura" et "Le Faucon maltais", des productions américaines à propos desquelles l'expression "film noir" aurait été utilisée pour la première fois, et ce, dans un article paru dans le numéro 61 d'août 1946 de la revue de cinéma L'Écran français et signé Nino Frank.