titre original | "Manhattan" |
année de production | 1979 |
réalisation | Woody Allen |
scénario | Woody Allen et Marshall Brickman |
photographie | Gordon Willis |
montage | Susan E. Morse |
interprétation | Woody Allen, Diane Keaton, Mariel Hemingway, Meryl Streep |
récompense | César du meilleur film étranger en 1980 |
Critique extraite du Guide des films de Jean Tulard
L'une des œuvres les plus importantes de Woody Allen. Non seulement celui-ci nous éclaire sur lui-même et sur le microcosme intellectuel new-yorkais, mais son film, d'une grande profondeur psychologique, est servi par une admirable photo que vient encore souligner la musique de Gershwin. Faussement désinvolte, en réalité tragique et quasi masochiste, peinture implacable d'un milieu précis, passant de l'émotion au rire (la séquence de la barque avec la main au fil de l'eau qui ressort pleine d'immondices), "Manhattan" nous révèle l'immense talent de Woody Allen.
Critique extraite de 50 ans de cinéma américain de Bertrand Tavernier et Jean-Pierre Coursodon
Une autre étape dans l'itinéraire qui mène Woody Allen de la comédie loufoque vers la grande comédie psychologique et satirique. Marivaudage moderne et chassés-croisés sentimentaux mi-sérieux, mi-comiques parmi les New-Yorkais branchés du monde des arts et des spectacles ; mais aussi - comme dans "Annie Hall" et plus tard "Stardust Memories" - les problèmes du rapport de l'artiste à son œuvre et à son public. Suprême élégance de la photo cinémaScope en noir et blanc de Gordon Willis.
Pour une cinémathèque idéale
"Manhattan" fait partie de la liste "100 films pour une cinémathèque idéale" établie en 2008 et éditée en livre par les éditions des Cahiers du cinéma. Il y figure à la 93e place.
Références dans la littérature française
• Guillaume Musso fait allusion au film (mais sans le citer nommément) dans son roman "Sauve-moi" (2005) : « Plus tard dans la matinée, ils vont faire un tour du côté de Sutton Place aux abords de la promenade qui borde l'East River. Comme sur l'affiche d'un film de Woody Allen, ils sont assis sur un banc avec, à l'arrière-plan, le Queensboro Bridge qui s'élève massivement pour enjamber Roosevelt Island. »
• Le film est également évoqué par Christian Authier dans son roman "L'Ouverture des hostilités" (2022) : « Au collège d'abord puis surtout au lycée et durant les premières années de fac, ils ne s'étaient privés de rien. Christophe et Frédéric voyaient au moins trois films par semaine au cinéma. Si La Guerre des étoiles, contrairement à la plupart de leurs condisciples, les avait laissés de marbre, la découverte de Voyage au bout de l’enfer, d'Apocalypse Now, de Manhattan, de Raging Bull, de Shining ou de La Guerre du feu les avait marqués durablement. Les sorties étaient riches, mais les reprises permettaient de combler certaines lacunes et curiosités. Ils avaient vu ainsi, avec quelques années de retard, des films au parfum de soufre comme L'Exorciste, Les Chiens de paille, Délivrance ou Taxi Driver, interdits au moins de treize ans. L'interdiction aux moins de dix-huit ans, frappant notamment Portier de nuit ou Orange mécanique, excitait d'autant plus leur appétit. De toute façon, le film de Kubrick n'était jamais programmé à Toulouse. » (extrait du chapitre 7)
