Pain is only a side effect, death is the cure.
titre original | "The Killer Elite" |
année de production | 1975 |
réalisation | Sam Peckinpah |
scénario | Marc Norman et Stirling Silliphant |
photographie | Philip H. Lathrop |
musique | Jerry Fielding |
interprétation | James Caan, Robert Duvall, Bo Hopkins, Mako, Burt Young |
Critique extraite du Guide des films de Jean Tulard
Premier film d'espionnage de Sam Peckinpah, "Tueur d'élite" est un des moins bons films du cinéaste en raison principalement de la faiblesse d'un scénario, pourtant signé par un des meilleurs constructeurs de scripts, consécutive à des compromis occasionnés par les desiderata du producteur, et du choix d'un environnement non adéquat à cause de l'acteur principal. Situé à mi-chemin entre "Les Trois Jours du Condor" et "Opération dragon", "Tueur d'élite" n'en demeure pas moins un film intéressant, Peckinpah parvenant à y introduire malgré tout plusieurs de ses thèmes et concoctant selon son habitude quelques scènes d'action rondement menées.
La presse de l'époque
Extraits de la critique de Michel Ciment publiée dans le no 182 de la revue Positif (juin 1976)
C'est un Peckinpah fourbu que nous retrouvons aujourd'hui ; épuisé par ses luttes avec la production, miné par ses aspirations suicidaires et qui n'est même plus le réalisateur de quelques fragments inspirés. En filigrane, on retrouve bien la problématique chère à l'auteur : le long rétablissement, à force de volonté, d'un homme blessé dans un combat douteux, le jeu ambigu de la trahison et de la loyauté, la paranoïa d'une America agressée de l'extérieur, la fascination pour la technique et les armes à feu. Mais Peckinpah semble avoir abandonné toute velléité de style. Une mise en scène d'une grande neutralité, digne des feuilletons télévisés les plus incolores, un sens narratif encore plus émoussé qu'à l'ordinaire, une direction d'acteur approximative (l'admirable Robert Duvall n'est même pas utilisé) donnent à "Tueur d'élite", malgré son l'Holocauste final où les épées des Japonais se heurtent aux mitrailleuses des Américains, cette facture anonyme qui est bien ce que l'on pouvait le moins attendre du réalisateur de "La Horde sauvage" [...] Décidément peu à l'aise dans le monde contemporain (rappelez-vous "Les Chiens de paille"), ce romantique attardé fait quelques nouvelles gammes sur le thème du machisme glorifié (...), mais curieusement, le cœur n'y est plus, et ce mariage raté de la C.I.A. et des arts martiaux s'efface très vite de notre souvenir.