4e volet de la saga James Bond
titre original | "Thunderball" |
année de production | 1965 |
réalisation | Terence Young |
scénario | Richard Maibaum et John Hopkins, d'après Ian Fleming |
photographie | Ted Moore |
musique | John Barry |
générique | Maurice Binder |
production | Albert R. Broccoli et Harry Saltzman |
interprétation | Sean Connery (4e interprétation du personnage), Claudine Auger, Adolfo Celi, Luciana Paluzzi, Rik Van Nutter (Felix Leiter), Bernard Lee ("M"), Lois Maxwell (Miss Moneypenny), Desmond Llewelyn ("Q") |
récompense | Oscar des meilleurs effets visuels pour John Stears |
La critique de Didier Koch pour Plans Américains
"Opération Tonnerre" est le quatrième épisode des aventures cinématographiques de James Bond. Depuis "Goldfinger" sorti en 1964, Sean Connery a tout juste eu le temps de tourner "La Colline des hommes perdus" sous la direction de Sydney Lumet, selon son souhait de ne pas se laisser enfermer dans le personnage qui a fait sa gloire. "Opération Tonnerre" devait en réalité être le deuxième épisode mis en chantier par le duo de producteurs, Harry Saltzman et Albert R. Broccoli. Mais un imbroglio juridique sur les droits du livre a retardé le projet. Terence Young, qui avait mis en scène "Dr. No" et "Bons baisers de Russie", repasse derrière la caméra. L’équipe est désormais rodée, tout comme le spectateur qui est en territoire connu. Tout est en place, mais quelque chose cloche, "Opération Tonnerre" arrivant juste derrière le sublime "Goldfinger", classé par beaucoup de fans comme le meilleur des 25 épisodes avec "Bons baisers de Russie".
Les apparences étant très importantes dans la conception et le succès de la saga, on remarque d’emblée quelque chose de changé dans l’allure altière de l’agent 007. Le postiche qu’est désormais obligé de porter Sean Connery enlève quelque chose de sauvage à l’agent de Sa Majesté. Ensuite, Adolfo Celli, le méchant de service, par ailleurs excellent acteur italien, n’a pas la truculence d’un Gert Fröbe ou la froide détermination d’un Robert Shaw. Claudine Auger, si elle est ravissante, paraît un peu trop juvénile et fait pâle figure face au charme incandescent d’Honor Blackman qui irradiait "Goldfinger". Enfin, le film est trop long pour une intrigue un peu simple, qui oblige Terence Young a multiplier les scènes aquatiques confuses qui plombent littéralement le dernier quart du film et sabote carrément la conclusion, le spectateur n’ayant qu’une hâte : "sortir de l’eau".
On notera par contre la très belle prestation de Luciana Paluzzi, qui incarne la méchante James Bond girl avec une sensualité plus que torride.
Le film ne fonctionne donc réellement que grâce aux gimmicks qui se sont mis en place (Miss Moneypenny, « Q ») durant les trois épisodes précédents. Dommage.
Le générique de "Opération Tonnerre" conçu par Maurice Binder
La chronique de Gilles Penso
Le topo de Gilles Penso sur la musique du film