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"La Dernière Chasse"

« Killing is like... like the only real proof you're alive. »

La dernière chasse - affiche

titre original "The Last Hunt"
année de production 1956
réalisation Richard Brooks
scénario Richard Brooks, d'après le roman "The Last Hunt" de Milton Lott (1954)
photographie Russell Harlan
musique Daniele Amfitheatrof
production Dore Schary
interprétation Robert Taylor, Stewart Granger, Lloyd Nolan, Debra Paget, Russ Tamblyn

La critique de Sébastien Miguel pour Plans Américains

Échec commercial inévitable pour la MGM : les Américains plongés dans le sang, celui du génocide originel.

Le scénario, admirable, bascule progressivement vers la fable métaphysique. La pulsion de mort du héros, sa barbarie profonde, ne peuvent être détruites que par les forces dévastatrices de la nature.

La séquence de la visite de la réserve (unique dans la production hollywoodienne des années 50) est un véritable moment de cinéma. L'image devient monochrome, les damnés apparaissent tels des fantômes hagards.

La violence du film - sèche et sans emphase, repoussante - choque. L'extermination des bisons étant filmée dans une véritable réserve à l'occasion de la réduction des effectifs...

Brooks offre à chaque acteur de superbes moments, le monologue de Lloyd Nolan annonçant tout le western crépusculaire des années 70.

Le film n'a pas été monté comme il avait été tourné (c'est apparent sur certains mouvements de caméra qui semblent tronqués), mais la force du propos n'en est aucunement affectée.

La résignation de Debra Paget (la belle indienne de Hollywood), le désespoir de Granger et la cruauté abjecte de Taylor (admirable une fois de plus) sont inoubliables.

Une œuvre puissante et exceptionnelle.

Critique extraite du Guide des films de Jean Tulard

Un western pas comme les autres, efficace, original et courageux [...] Trois raisons qui firent que ce western dérangeant mais bien filmé, défendu par de bons acteurs (Brooks dut s'amuser à diriger Robert Taylor, quelqu'un de très éloigné politiquement de lui, dans un rôle inaccoutumé de "méchant" !) fut - à tort - boudé par le public de son pays.

Extrait de la chronique de Bertrand Tavernier du 14 octobre 2009

"La Dernière Chasse" m’a passablement déçu (alors que j’ai été transporté par une nouvelle vision de "Deadline USA", hélas inédit en DVD) malgré les audaces scénaristiques, les bonnes intentions. J’avais gardé un bon souvenir de ce western écologique, de ce plaidoyer contre le massacre des bisons que Brooks rapprochait du massacre des Indiens. Mais le scénario m’a paru assez lourd et démonstratif et surtout on a l’impression que le film n’est pas monté comme il a été tourné. Il y a des raccords très étranges qui brouillent toute progression dans l’espace, des rapports de plans lourds et maladroits, défauts que l’on ne sent jamais dans "Elmer Gantry" ou "Les Professionnels". Subsistent de belles séquences comme cette bagarre de saloon ni euphorique ni libératrice, désolée plutôt avec ce beau plan de Stewart Granger ivre, un cigare à la bouche, un tesson de bouteille à la main qui fit délirer Jacques Rivette au Studio Parnasse.

Les débuts de Richard Brooks dans le genre

"La Dernière Chasse" est la première incursion du réalisateur dans le genre du western. Suivront "Les Professionnels" (1966) et "La Chevauchée sauvage" (1975).

Retrouvailles

Avec "La Dernière Chasse", le duo de "La Perle noire" (1953) constitué des acteurs Robert Raylor et Stewart Granger est reformé, avec un inversement des rôles : Granger, le "méchant" du film de Thorpe, joue le héros chez Brooks, tandis que Taylor, qui jouait le "gentil", devient le méchant du film.

La dernière chasse - générique