titre original | "Never Say Never Again" |
année de production | 1983 |
réalisation | Irvin Kershner |
scénario | Lorenzo Semple Jr. |
photographie | Douglas Slocombe |
musique | Michel Legrand |
production | Jack Schwartzman |
interprétation | Sean Connery (7e et dernière interprétation du personnage), Kim Basinger, Klaus Maria Brandauer, Max von Sydow, Bernie Casey (Felix Leiter), Edward Fox ("M"), Alec McCowen ("Q"), Pamela Salem (Miss Moneypenny) |
Critique extraite du Guide des films de Jean Tulard
Retour de Sean Connery dans le rôle abandonné depuis 1971 ("Les diamants sont éternels" fut son dernier Bond). La distribution est brillante et inattendue : Brandauer et von Sydow en méchants ! Les décors sont superbes. L'un des meilleurs films de la série des James Bond.
La critique de Didier Koch pour Plans Américains
Ian Fleming, quand il avait écrit un script destiné à la transposition de son personnage James Bond à l’écran, avait utilisé plusieurs collaborateurs, dont Kevin McClory. Il avait pris seul l’initiative de faire de ce projet une nouvelle nommée "Opération Tonnerre". Le romancier madré avait ainsi gommé toute trace de collaboration. Un procès s’engage, qui se solde par les droits reconnus à McClory sur le nom de SPECTRE, qui désigne l’organisation secrète que combat régulièrement l’agent 007, et sur le personnage d’Ernst Slavo Blomfeld, le chef du SPECTRE. Un accord est toutefois trouvé avec EON Productions, qui demande à ce qu’aucun remake d’"Opération Tonnerre" (Terence Young en 1965) ne soit produit avant dix ans.
C’est finalement en 1983 que sortira "Jamais plus jamais", permettant à Sean Connery de faire son retour dans le rôle alors qu’"Octopussy" est lui aussi à l’affiche. L’acteur écossais, qui a été convaincu par un gros chèque, rempile donc sous la houlette d’Irvin Keshner. Le scénario écrit par Lorenzo Semple Jr ne s’inspire que très vaguement d’"Opération Tonnerre" et mise plutôt sur un mélange onctueux entre parodie et action. Un long prologue plutôt cocasse montre un James Bond sérieusement encroûté que sa hiérarchie laisse en réserve alors que le célèbre espion piaffe de retourner sur le terrain. Sean Connery, depuis son retrait de la saga, n’hésite pas à s’immiscer dans des films comiques. Il a notamment été dirigé juste avant par Terry Gilliam dans "Bandits, bandits" (1981). Autant dire qu’il excelle dans cette première partie qui le voit s’auto-parodier avec une délectation non feinte.
Quand la deuxième partie lui réattribue tout ou partie de ses qualités d’antan, notamment son fameux sex-appeal, la crédibilité est forcément entamée et le film y perd un peu de son intérêt. Heureusement, Klaus Maria Brandauer incarne avec brio un méchant charismatique et Kim Basinger, ancien mannequin que l’on découvre ici dans sa deuxième apparition à l’écran, apporte une sensualité torride dont on se dit qu’elle aura le don, soit de réveiller un James Bond vieillissant, soit de l’enterrer définitivement.
L’entreprise un peu maladroite est somme tout sympathique. Quant à l’intrigue, elle est vraiment très secondaire. Seul le plaisir de revoir un Sean Connery goguenard dans le rôle qui l’a propulsé star compte vraiment.
Le générique de "Jamais plus jamais" conçu par R/Greenberg Associates
La chronique de Gilles Penso
Le topo de Gilles Penso sur la musique du film