« I don't know many people. – I know too many people. I guess we're both lonely. »
titre original | "Citizen Kane" |
année de production | 1941 |
réalisation | Orson Welles |
scénario | Herman J. Mankiewicz et Orson Welles |
photographie | Gregg Toland |
musique | Bernard Herrmann |
production | Orson Welles |
interprétation | Orson Welles, Joseph Cotten, Dorothy Comingore, Agnes Moorehead, Ruth Warrick, Ray Collins, Erskine Sanford, Everett Sloane, Paul Stewart, George Coulouris |
récompense | Oscar du meilleur scénario original |
Critique extraite du Guide des films de Jean Tulard
Considéré dans tous les référendums comme l'une des douze œuvres les plus importantes de l'histoire du cinéma, "Citizen Kane" a été l'un des films les plus commentés. Sartre lui-même y est allé de son couplet. On a beaucoup admiré son style (l'art de filmer les plafonds et l'usage de la profondeur du champ) et sa construction (non un simple flash-back, mais un retour en arrière à travers les récits morcelés et parfois répétitifs des témoins). Sa peinture du monde des journalistes et de la politique est plus superficielle, mais le film donne une bonne leçon aux biographes : « Défense d'entrer », comprenons défense d'entrer dans la vie d'un homme dont le « Rosebud » échappera à toute enquête (ici la nostalgie de l'enfance et de la pureté symbolisée par le traîneau). Il est indispensable d'avoir vu "Citizen Kane".
Critique extraite de 50 ans de cinéma américain de Bertrand Tavernier et Jean-Pierre Coursodon
Bilan de vingt ans de cinéma et manifeste des vingt ans à venir. Orson Welles entre dans l'histoire dès son premier film.
Pour une cinémathèque idéale
"Citizen Kane" fait partie de la liste "100 films pour une cinémathèque idéale" établie en 2008 et éditée en livre par les éditions des Cahiers du cinéma. Il y figure à la 1re place.
Il fait également partie de la liste des 100 meilleurs films américains de l'American Film Institute et de la liste des 100 meilleurs films américains selon la BBC (dans lesquelles il figure à la 1re place).
Enfin, il a figuré à la première place du palmarès publié tous les dix ans depuis 1952 par la revue britannique de cinéma Sight & Sound cinq fois consécutives (en 1962, 1972, 1982, 1992 et 2002), avant de se faire finalement détrôner par "Sueurs froides" en 2012.
Référence dans la littérature française
Le film est cité par Tanguy Viel dans son livre "Hitchcock, par exemple" (2010) :
« Je doute que quelqu'un puisse me dire sérieusement, en me regardant droit dans les yeux, que son film préféré s'appelle Citizen Kane. Quelqu'un qui dit cela ne regarde pas sincèrement à l'intérieur de lui-même. Il subit le lobbying historique qui sévit depuis 1941 pour l'imposer comme le plus grand film de tous les temps, de sorte que pas une année ne puisse s'écouler depuis lors sans que, même à Grenoble, même à Quimper, on ne programme Citizen Kane dans le ciné-club local, suivi d'un long débat autour du film pour savoir s'il faut lui donner (ou plutôt lui conserver) cette place de meilleur film de tous les temps, avant que la question ne soit insolemment tranchée par une écrasante majorité de oui – non pas un vote, non pas un choix démocratique, mais une mascarade de oui exprimée plus fort que le silence des non et qui entraîne avec elle des gens qui diraient volontiers non mais ne veulent pas gâcher la soirée.
Je ne dis pas que Citizen Kane est un mauvais film. Je dis seulement que dans mes films préférés, il n'y a jamais eu ni Citizen Kane ni d'ailleurs aucun film d'Orson Welles, ayant déjà assez à faire avec le reste du cinéma pour ne pas, en plus, m'occuper des films qui pour rien au monde ne figureront jamais dans mon top ten.
Sans doute, il faudrait faire un top ten des films qui ne seront pas dans le top ten – je veux dire, un top ten des films qu'on attendrait forcément dans un top ten bien qu'ils n'aient aucune raison sérieuse d'y figurer, comme Citizen Kane, comme Casablanca, comme Autant en emporte le vent, comme West Side Story, comme Le Lauréat, comme Le Voyeur, comme La Dolce Vita, sans parler de la plupart des films de Stanley Kubrick ou pire encore, de David Lynch. »

dossier enseignant et fiche élève


Le générique de "Citizen Kane"
Les films d'Orson Welles © Faboolis