titre original | "Big Jake" |
année de production | 1971 |
réalisation | George Sherman (et John Wayne, non crédité) |
scénario | Harry Julian Fink et Rita M. Fink |
photographie | William H. Clothier |
musique | Elmer Bernstein |
production | Batjac Productions |
interprétation | John Wayne, Richard Boone, Maureen O'Hara, Patrick Wayne, Christopher Mitchum, Bruce Cabot, Harry Carey Jr., Ethan Wayne |
La critique de Sébastien Miguel pour Plans Américains
Dernier duo Wayne-O'Hara * et dernier film du vétéran George Sherman (9 films avec le Duke).
John Wayne se fait appeler 'Papi', John Wayne sort ses lunettes de vue, John Wayne perd une bagarre. Dans "Big Jake", l'âge et la fatigue commencent sérieusement à envahir le cowboy légendaire...
Idéologie républicaine avec message anti-jeunes, apologie de la violence et des armes à feu. Mais l'attaque du ranch surprend par sa cruauté et sa brutalité. Comme dans "Les Professionnels", c'est une voiture qui attend le héros à sa descente du train. Les hommes tués d'une balle dans le dos, le tueur fou à la machette, le faciès alcoolisé d'Harry Carey Jr. prolongent toujours un peu plus l'ambiance crépusculaire de cet étonnant John Wayne's movie.
Dès le générique, Sherman oppose avec humour l'Amérique moderne de 1909 à celle, éternelle et sans pitié, de l'Ouest américain : les voitures remplacent progressivement les chevaux, les derricks surplombent les villages (plan étonnant 'truqué' par Albert Whitlock). Humour aussi dans les petites références aux grands films d'antan : le chien sorti d'Hondo, la boîte à musique de "Rio Grande", Boone refaisant le méchant comme au temps du magnifique "Homme de l'Arizona" ("The Tall T", 1957)...
Aucun génie particulier, mais une production majestueuse et une narration ample transcendant son petit script de série B. Utilisation à l'ancienne du panavision 2.35 (plans composés), très belle photo de William H. Clothier (mythique collaborateur de Ford) et partition vigoureuse d'Elmer Bernstein.
Avec "Rio Lobo" et, bien sûr, "Le Dernier des géants", l’une des rares réussites de ‘Marion’ dans les seventies.
* après "Rio Grande", "L'Homme tranquille", "L'aigle vole au soleil", "Le Grand McLintock"