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"Hondo, l'homme du désert"

Hondo - affiche

titre original "Hondo"
année de production 1953
réalisation John Farrow
scénario James Edward Grant, d'après une histoire de Louis L'Amour
photographie Robert Burks et Archie Stout
musique Hugo Friedhofer et Emil Newman
production Robert Fellows (et John Wayne, non crédité)
interprétation John Wayne, Geraldine Page, Ward Bond, Michael Pate, James Arness, Rodolfo Acosta, Leo Gordon, Tom Irish, Lee Aaker, Paul Fix, Rayford Barnes

Critique extraite du Guide des films de Jean Tulard

Très beau western, conçu au départ pour l'image en relief. Le film est si réussi qu'on en a attribué parfois la paternité à John Ford.

Extrait de la chronique du 17 février 2020 de Bertrand Tavernier

"Hondo, l'homme du désert" vient enfin de (re)sortir en France avec un bonus très intéressant sur les Apaches et une présentation de Leonard Maltin. J’avais découvert ce western à sa sortie au Napoléon (mais pas dans la version en relief qui ne fut pas exploitée en France) puis revu toujours en VO à l’Artistic Douai et plusieurs fois en VF. On ne le dit jamais, mais ce film fut critiqué de manière très positive par André Bazin dans Radio Cinéma, l’ancêtre de Télérama. J’ai réussi une fois à voir une vidéo américaine avec la version 3D et des lunettes (je le montrai à Jean-Claude Brisseau, admirateur du film). Farrow concentre les effets 3D durant la spectaculaire bagarre entre Wayne et Rodolfo Acosta et utilise le relief pour faire ressortir les entassements de rochers rouges, les ravins, pour dramatiser le paysage et donne une grande proximité aux séquences intimes particulièrement réussies, bien écrites par James Edward Grant. Elles sont denses, retenues, complexes même si on sait ce qui va se passer (ce qui fait partie du plaisir). Il faut dire que le choix de Geraldine Page est une remarquable idée. Elle débarrasse le personnage de toute mièvrerie, lui donne une force, une crédibilité, une profondeur assez rare et se révèle l’égale de Hondo. Ce choix est à porter aussi au crédit de Wayne, producteur du film (il adorait jouer avec des partenaires fortes et avait demandé Danielle Darrieux pour "Le Bagarreur du Kentucky") qui revendiquait également le traitement nuancé des Indiens : Hondo leur donne raison (ce sont les Blancs qui ont dénoncé le traité et ont menti) et parle avec émotion de sa femme indienne. Il les combat certes, pour défendre sa peau. Et Vittorio très bien incarné par Michael Pate est évoqué avec chaleur, sympathie mais sans fausse idéalisation. En fait, "Hondo" constitue un trait d’union capital entre l’humanisme de Daves et "La Flèche brisée" et le réalisme désenchanté d’Aldrich et de "Fureur apache" qui vient de sortir en Blu-ray avec la version du réalisateur et celle de Lancaster. Voilà qui promet des comparaisons passionnantes.

Hondo - générique