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"Big Jake"

Big Jake - affiche

titre original "Big Jake"
année de production 1971
réalisation George Sherman (et John Wayne, non crédité)
scénario Harry Julian Fink et Rita M. Fink
photographie William H. Clothier
musique Elmer Bernstein
production Batjac Productions
interprétation John Wayne, Richard Boone, Maureen O'Hara, Patrick Wayne, Christopher Mitchum, Bruce Cabot, Harry Carey Jr., Ethan Wayne

Extrait de la chronique du 2 décembre 2015 de Bertrand Tavernier

"Big Jake". Pour ce film, John Wayne, qui le produisait avec la Batjac, fit appel à George Sherman qui l’avait dirigé au début de sa carrière dans une dizaine d’épisodes des "Three Mesquiteers". Wayne avait apprécié son efficacité, son sens de l’espace, du rythme et Sherman étant mis à l’écart, n’ayant plus dirigé de films depuis 1966, il en fit le producteur des "Comancheros" que Michael Curtiz commença avant que sa santé force Wayne à reprendre le film dont il dirigea plus de la moitié. Sherman aussi était en mauvaise santé et Wayne refit certaines scènes et re-chorégraphia le règlement de comptes final qui est assez violent. Puis il dirigea la majeure partie de ce qui restait à tourner, laissant pourtant tout le crédit à Sherman. Le début du film est assez réussi, l’attaque sur le ranch McCandles. Le ton est plus violent que d’habitude et "Big Jake" fut coté PG-13, fait rare pour un western de Wayne (le script était dû à Harry Julian et Rita Fink, les scénaristes de "L'Inspecteur Harry"). Mais après l’ouverture, le récit se perd dans de fastidieuses scènes de comédie. Le personnage de Wayne devient assez déplaisant à force d’humilier ses fils, de leur taper dessus et de faire la morale à tout le monde. Interprétation médiocre de Christopher Mitchum et Patrick Wayne. Bruce Cabot est un peu meilleur. Seul Richard Boone s’en tire même si son personnage reste ultra sommaire. Mais sa dégaine, son visage compensent beaucoup de choses.
J’en profite pour signaler l’excellente biographie de Wayne par Scott Eyman qui trace un portrait très complexe de l’acteur, de son implication dans les films, de sa générosité avec ses partenaires mais aussi de ses obsessions politiques, de son machisme que nuancent une réelle générosité et une grande culture. Passionné des écrits de Winston Churchill, il faisait des concours de citations de poème avec Roscoe Lee Browne sur "The Cowboys".

La critique de Sébastien Miguel pour Plans Américains

Dernier duo Wayne-O'Hara * et dernier film du vétéran George Sherman (9 films avec le Duke).

John Wayne se fait appeler 'Papi', John Wayne sort ses lunettes de vue, John Wayne perd une bagarre. Dans "Big Jake", l'âge et la fatigue commencent sérieusement à envahir le cowboy légendaire...

Idéologie républicaine avec message anti-jeunes, apologie de la violence et des armes à feu. Mais l'attaque du ranch surprend par sa cruauté et sa brutalité. Comme dans "Les Professionnels", c'est une voiture qui attend le héros à sa descente du train. Les hommes tués d'une balle dans le dos, le tueur fou à la machette, le faciès alcoolisé d'Harry Carey Jr. prolongent toujours un peu plus l'ambiance crépusculaire de cet étonnant John Wayne's movie.

Dès le générique, Sherman oppose avec humour l'Amérique moderne de 1909 à celle, éternelle et sans pitié, de l'Ouest américain : les voitures remplacent progressivement les chevaux, les derricks surplombent les villages (plan étonnant 'truqué' par Albert Whitlock). Humour aussi dans les petites références aux grands films d'antan : le chien sorti de "Hondo", la boîte à musique de "Rio Grande", Boone refaisant le méchant comme au temps du magnifique "Homme de l'Arizona" ("The Tall T", 1957)...

Aucun génie particulier, mais une production majestueuse et une narration ample transcendant son petit script de série B. Utilisation à l'ancienne du panavision 2.35 (plans composés), très belle photo de William H. Clothier (mythique collaborateur de Ford) et partition vigoureuse d'Elmer Bernstein.

Avec "Rio Lobo" et, bien sûr, "Le Dernier des géants", l’une des rares réussites de ‘Marion’ dans les seventies.

* après "Rio Grande", "L'Homme tranquille", "L'aigle vole au soleil", "Le Grand McLintock"

Big Jake

Affiche italienne de "Big Jake" © Averardo Ciriello
Affiche allemande de "Big Jake" © Klaus Dill

Big Jake - générique