Menu Fermer

"Predator" version 1987

« If it bleeds, we can kill it. »

Predator - affiche

titre original "Predator"
année de production 1987
réalisation John McTiernan
scénario Jim Thomas et John Thomas
photographie Donald McAlpine
musique Alan Silvestri
production Joel Silver
interprétation Arnold Schwarzenegger, Carl Weathers, Kevin Peter Hall, Shane Black
suites • "Predator 2", Stephen Hopkins, 1990
• "Predators", Nimród Antal, 2010
• "The Predator", Shane Black, 2018

Critique extraite du Guide des films de Jean Tulard

Un des grands films d'aventure des années 1980, construit sur la trame des "Aventures en Birmanie" (le commando, la destruction et le repli), mais augmenté d'un sujet de science-fiction qui est, en même temps, une histoire des temps préhistoriques (mythes pas morts !). Ceux qui se gaussent de Schwarzenegger et de ses gros muscles devraient faire attention. Il joue bien, avec humour, et il pourrait, un jour ou l'autre, nous refaire le coup de Clint Eastwood : devenir un auteur de films.

La critique de Didier Koch pour Plans Américains

À revoir "Predator", le deuxième film de John McTiernan, on comprend de manière évidente pourquoi ce réalisateur aujourd'hui oublié a régné en maître durant une très courte décennie (de 1987 à 1995) sur le cinéma d'action hollywoodien qui était alors dans sa période de gloire, comptant sur des réalisateurs alliant talent et efficacité tels Paul Verhoeven, James Cameron, Tony Scott , Michael Mann, Michael Bay, Renny Harlin ou Phillip Noyce.

Quelques échecs à l'orée du nouveau siècle, ajoutés à une sombre affaire d'écoutes téléphoniques à l'encontre de son épouse et d'un producteur, ont définitivement envoyé par le fond sa carrière après "Basic", alors que McTiernan n'avait que 52 ans et sans aucun doute de belles années devant lui, n'ayant que onze longs métrages à son actif.

Juste après "Nomads", sollicité par Joel Silver et Arnold Schwarzenegger suite au renvoi du néo-zélandais Geoff Murphy, il surmonte hardiment son inexpérience pour venir à bout d'un projet compliqué lui intimant de diriger celui qui est alors en train de devenir le principal rival crédible de Sylvester Stallone dans le domaine du film d'action, tout en maitrisant les différents paramètres d'un tournage en décors naturels multiples avec effets spéciaux.

À partir du scénario minimaliste des frères Thomas (Jim et John), John McTiernan réussit une sorte de mélange parfait entre "Rambo" et "Terminator". Commençant par poser solidement les bases forcément viriles inhérentes au film de commando avec la présence d'un casting de choix (Carl Weathers, Bill Duke, Jesse Ventura) auprès de l'ancien Mister Univers, Tiernan laisse tout d'abord à penser que la jungle environnante va bientôt ne plus être qu'odeur de napalm et amas de carcasses d'hélicoptères carbonisées. Effectivement, l'équipe de mercenaires partie à la recherche d'un ministre guatémaltèque pris en otage n'entend pas s'attarder sur place, constatant que les ravisseurs particulièrement barbares ont dépecé des bérets verts envoyés avant eux pour la même mission.

Insidieusement, à partir du doute qui s'installe au sein du commando quant à la réalité de sa mission, le film change de tonalité. N'ayant jamais aucune cible visible en vue, les équipiers du major "Dutch" (Arnold Schwarzenegger) se demandent quel ennemi leur fait front. Le doute s'installe alors dans ces esprits et ces corps pourtant rompus au combat. Ce d'autant plus que quelques-uns, commençant à perdre leur contrôle, l'ont payé de leur vie en s'éloignant imprudemment du groupe. Symbole du point de rupture qui s'opère, une fusillade monstrueuse où le vidage complet des munitions dans un bruit d'enfer laisse la place à un silence de mort de mauvais présage. Le Predator que McTiernan avait malicieusement laissé dans l'ombre peut alors entrer en scène pour le duel final qui va opposer l'homme au guerrier venu d'une autre galaxie.

Le débutant qu'est McTiernan ayant jusque-là fort bien manié ses effets pour maintenir le spectateur en haleine, s'improvise virtuose pour une seconde partie proprement hallucinante. Formidablement secondé par l'expérimenté Don McAlpine à la photographie, il livre une sorte d'opéra funeste dont la scène serait représentée par une jungle magnifiée à l'extrême, un peu à la manière de Walter Spies (1895-1942), le peintre allemand devenu l'ami du grand Murnau lors du voyage de ce dernier à Bali pour le tournage de "Tabou" (1931). La créature, au final assez peu visible, s'avère tout à fait terrifiante et parfaitement crédible comme adversaire de choix pour un Arnold Schwarzenegger qui s'est donné à fond, conscient qu'il tenait là un rôle mythique.

Palpitant malgré une intrigue sommaire, offrant des personnages parfaitement typés, graphiquement superbe mais aussi hypnotique dans son final, le film sera un réel succès que les studios tenteront, en vain, de transformer en franchise. L'acteur et son réalisateur se retrouveront six ans plus tard en choisissant de renverser la table avec l'incompris "Last action hero".

John McTiernan, retiré contre son gré des affaires, représente encore aujourd'hui la volonté de démontrer que divertissement et ambition artistique ne sont pas forcément antinomiques.

Un film qui en a ! (la critique de Pierre)

Pour beaucoup, "Predator" a représenté dans les années 80 la quintessence du film à grosses couilles. Quelque part, c'est justifié. D'abord, c'est du McTiernan ("Piège de cristal" et "À la poursuite d'Octobre Rouge", quand même), donc c'est burné. Ensuite, c'est Schwarzy, en duo avec Carl Weathers (le boxeur Apollo Creed dans les 4 premiers "Rocky"), avec tout ce que ça a de subtil.

Le pitch : Schwarzy, un homme de terrain imbattable flanqué d'une équipe de spécialistes, doit libérer des otages dans un camp situé dans une jungle quelconque. Il devra combattre une créature venue de l'espaaaaaaace, dont le plaisir n°1 dans la vie est la chasse à l'homme...

Faut oublier la bêtise des "Alien vs. Predator". Bien sûr que le Predator n'est absolument pas la bestiole mythique qu'on essaye de nous vendre depuis le premier film. Ça n'a aucune importance, la vraie star du film, c'est Schwarzy. C'est autour de lui que tout se passe et quelque part, c'est lui le vrai Predator du film. En tout cas, c'est vraiment hyper efficace et bien dosé, ça cartonne dans tous les sens, et surtout le final entre Schwarzy et l'alien est hyper réussi.

Donc, un classique ? Non, je ne crois pas. Faut pas déconner non plus. Il n'y pas suffisamment d'émotion dans le film pour atteindre ce niveau. On est à milles coudées de "Terminator", en ce qui me concerne. Mais en revanche, c'est un excellent actioner des années 80.

NB : le premier plan du vaisseau alien qui arrive sur terre est gravement pompé sur celui de "The Thing".

Couverture du hors-série de septembre 2018 du magazine Mad Movies consacré à la saga "Predator"
Predator - affiche
Affiche éditée à l'occasion de la sortie en salle en copie neuve le 17 août 2016
Affiche alternative © Pete Majarich
Predator - Matt Ferguson
Affiche alternative © Matt Ferguson
Predator - Matt Ferguson
Affiche alternative © Matt Ferguson (variante)
Affiche alternative © Ken Taylor
Affiche alternative © Ken Taylor (variante)
Affiche alternative © Gabz
Affiche alternative © Gabz (variante)
© Last Exit to Nowhere

Old Painless est le nom de la mitrailleuse à canon portatif (barreled rotary Gatling gun) qui apparaît dans le film, arme dont le principe a été inventé et breveté par Richard Gatling en 1860. Cette mitrailleuse, vedette d'une scène de "Predator", réapparaîtra dans "Terminator 2, le jugement dernier".

Predator - générique

FilmsFantastiques.com, L'Encyclopédie du Cinéma Fantastique
La chronique de Gilles Penso