titre original | "Open Range" |
année de production | 2003 |
réalisation | Kevin Costner |
scénario | Craig Storper, d'après le roman de Lauran Paine |
photographie | J. Michael Muro |
musique | Michael Kamen |
production | Kevin Costner, Jake Eberts et David Valdes |
interprétation | Robert Duvall, Kevin Costner, Annette Bening, Michael Gambon, James Russo, Abraham Benrubi, Diego Luna, Kim Coates |
La critique de Sébastien Miguel pour Plans Américains
Pour beaucoup, la plus grande réussite de Kevin Costner cinéaste.
Après "Danse avec les loups" et "Postman", un troisième western. Le plus violent et le plus démythificateur des trois. Comme dans "Impitoyable", le héros de "Open Range" débarque du film noir. Visage marmoréen et inquiétant, monologues nocturnes sur les crimes passés, recours à la violence comme seul mode de survie dans un univers aux règles morales bafouées…
Comme Eastwood, Costner utilise la métaphore visuelle de l’orage et annonce l’apocalypse à venir par des trombes d’eau. Mais Costner est aussi plus romantique. La nature (avec une utilisation intelligente des effets numériques et une photo merveilleuse de James Muro) est d’une beauté paradisiaque et la majesté se dégage bien de la belle (et malheureusement dernière) partition de Michael Kamen.
On retrouve le talent du cinéaste dans le portrait haut en couleurs de Boss Spearman (Robert Duvall, génial) et dans l’avalanche de second rôle formidables : Michael Gambon superbe ordure, James Russo parfait en shériff corrompu, Abraham Benrubi et Diego Luna en comparse des héros. Dans un rôle minuscule, Kim Coates impressionne aussi en tueur à gages vaguement cinglé.
Le gunfight final (passage obligé) est un morceau de bravoure mémorable.
Qu’est-ce qu’un cowboy ? Selon Costner, un être frustre et violent qui ne trouvera son salut (et accédera à son statut d’homme) que dans le renoncement et la rédemption. Rédemption apparaissant sous les traits d’une vieille fille au cœur brisée (Annette Bening absolument magnifique).
Du beau, du grand cinéma américain.
Critique extraite du Guide des films de Jean Tulard
Ce film devait annoncer en 2003 le renouveau du western. Bien que s'inspirant de "Rio Bravo", il n'a pas eu le succès qu'il méritait. Verdict injuste qui a compromis la renaissance du genre. Duvall est formidable et Annette Bening émouvante ; la photo de Muro rend bien les grands espaces de l'Ouest présentés comme un paradis perdu et le portrait des habitants de la petite ville est plus nuancé qu'à l'habitude. Alors ? Faut-il incriminer la longueur du gunfight final ou le personnage de Kevin Costner, trop chargé de clichés ? Ou le western est-il vraiment mort ?