"New Mexico"

titre original	"The Deadly Companions"
année de production	1961
réalisation	Sam Peckinpah
scénario	Albert Sidney Fleischman, d'après son propre roman "Yellowleg" (1960)
photographie	William H. Clothier
musique	Marlin Skiles
production	Charles B. Fitzsimons
interprétation	Maureen O'Hara, Brian Keith, Steve Cochran, Chill Wills, Jim O'Hara

La critique de Sébastien Miguel pour Plans Américains

« On a le sentiment, à regarder les films de Peckinpah, que les hommes souhaitent s’ensevelir dans les paysages pétrifiés qui s’offrent à eux, qu’ils cherchent à s’enfouir dans cette terre ruinée qui est une parodie du paradis. Ils sont tous à l’image de David : ils aspirent à s’enfermer à double tour, à clouer férocement les planches de leur propre tombe. » Tombeau(x) de Sam Peckinpah, Jean-Christophe Ferrari, Positif n^o 551, janvier 2007

Premier film de Peckinpah.

Malmené par ses producteurs (Maureen O'Hara et son propre frère), affublé d'une musique médiocre, "New Mexico" reste un beau western crépusculaire.

Catalogue exhaustif de tous les thèmes et motifs du futur réalisateur de "Pat Garrett et Billy le Kid" et "Apportez-moi la tête d'Alfredo Garcia".

Un Ouest baroque fait d'un enfant mort que l'on ramène vers un cimetière mythique, d'un Indien invisible et d'une prostituée en quête de rédemption.

Belle photo de William H. Clothier et utilisation brillante du Cinémascope.

Les 'héros' sont déjà symptomatiques de la putréfaction implacable qui allait envahir le genre tout entier. Brian Keith en bloc de haine, Maureen O'Hara en prostituée brisée par la vie et la figure - qui deviendra un parangon chez Peckinpah - de l'immonde porc rempli d'alcool et de perversité (Chill Wills, idéal).

Une première pierre, délicate et prégnante, pour l'immense œuvre à venir.

Critique extraite du Guide des films de Jean Tulard

Reniés par leur auteur qui n'a pu en avoir un contrôle absolu, ces "Mortels compagnons" du titre original sont cependant loin d'être sans intérêt. Produit par le frère de Maureen O'Hara pour relancer la carrière de celle-ci, le film souffre, d'une part, d'un scénario conventionnel assez mal construit et, d'autre part, d'un déséquilibre consécutif au traitement que tente de faire subir le réalisateur à ces conventions. Là réside le futur auteur de "La Horde sauvage" plaçant de ci, de là des détails, des notations personnelles qui préfigurent l'œuvre postérieure.

Extrait de la chronique de Bertrand Tavernier du 21 avril 2011

"New Mexico" est le premier western de Peckinpah et l'on peut s'interroger sur le choix du titre français qui est très vite démenti par un carton du générique remerciant les autorités de l'Arizona d'avoir permis le tournage. On sent poindre dans quelques touches sarcastiques, drolatiques, la personnalité de Peckinpah (le bar qu'on ferme pour permettre au pasteur d'officier dans le même local), le personnage de Brian Keith, mais j'ai été frappé par la maladresse des scènes d'action, de violence. Je crois me souvenir qu'il n'avait pas monté le film. C’est Maureen O'Hara (qui dézingue Peckinpah dans ses mémoires) qui chante la chanson du générique. Fort bien.

Du roman à l'écran

"New Mexico" est la troisième adaptation cinématographique d'une œuvre de l'écrivain et scénariste américain Albert Sidney Fleischman (1920-2010), après "L'Allée sanglante" de William A. Wellman (d'après "Blood Alley") et "Spy in the Sky!" de W. Lee Wilder (d'après "Train d'enfer").