11e volet de la saga James Bond
titre original | "Moonraker" |
année de production | 1979 |
réalisation | Lewis Gilbert |
scénario | Christopher Wood, d'après le roman éponyme de Ian Fleming ("Entourloupe dans l'Azimut" en français) |
photographie | Jean Tournier |
musique | John Barry |
générique | Maurice Binder |
production | Albert R. Broccoli |
interprétation | Roger Moore (4e interprétation du personnage), Michael Lonsdale, Richard Kiel, Lois Chiles, Walter Gotell (General Gogol), Bernard Lee ("M"), Desmond Llewelyn ("Q"), Lois Maxwell (Miss Moneypenny) |
La critique de Didier Koch pour Plans Américains
Le succès record de "L’Espion qui m’aimait" galvanise Albert Broccoli, devenu l’unique producteur de la saga James Bond qui décide de frapper un grand coup pour le onzième épisode, doté d’un budget faramineux pour l’époque. C’est "Moonraker", le troisième roman de la série écrit par Ian Fleming en 1955, qui sera choisi pour être adapté par Christopher Wood ayant déjà officié sur "L’Espion qui m’aimait". John Barry composera la bande originale de son huitième James Bond. Roger Moore est désormais familiarisé avec le rôle auquel il a apporté les caractéristiques de son jeu empreint d’humour désinvolte et de charme british.
Tout semble donc réuni pour que cette nouvelle aventure de l’agent 007 batte à nouveau tous les records. Ce sera effectivement le cas, "Moonraker" dépassant toutes les espérances de la production qui a débloqué pour l’occasion le plus gros budget de la saga. On ne saurait en dire autant au niveau de la qualité de cet épisode, dont il faut bien dire qu’il est de loin le plus ennuyeux depuis "Dr. No". L’équipe déjà en place, sans doute à court d’imagination et devenue un peu routinière, n’a visiblement misé que sur les recettes soigneusement rodées qui ont fait le succès de la saga.
L’intrigue est basée sur l’étrange disparition d’une navette spatiale américaine orchestrée par un riche milliardaire californien (Michael Lonsdale) désireux de refonder une nouvelle race d’humains sélectionnés, puis sauvegardés dans l’espace avant de revenir sur Terre une fois que celle-ci sera définitivement débarrassée du reste de l’humanité grâce à un virus mortel. Tout un programme ! Mais l’intrigue en question intéresse peu les producteurs, qui se contentent d’organiser, pour un Roger Moore commençant à accuser les ans, un tour du monde où les sublimes paysages servent de cadres à des courses-poursuite ne faisant en rien progresser une intrigue qui se dilue progressivement au rythme des roucoulades de l’agent 007 à qui, bien sûr, aucune femme ne résiste, y compris les plus jeunes. On passe donc par Londres, la Californie, Venise, Rio de Janeiro et la forêt amazonienne avant de décoller pour l’espace.
Le scénario a beau faire revenir le géant Richard Kiel, dit le Requin à cause de sa mâchoire en acier qui avait donné une coloration Tex Avery très réjouissante à "L’Espion qui m’aimait", rien n’y fait : “on s’ennuie ferme”. Le final interminable avec sa déambulation interstellaire mollassonne donne le coup de grâce. L’expérimenté Lewis Gilbert tout comme l’excellent Michael Lonsdale ne peuvent rien faire pour empêcher le naufrage qualitatif de ce onzième segment. On peut être logiquement inquiet pour la suite, Roger Moore déjà âgé de 51 ans, n’étant pas appelé à rajeunir.
La chronique de Gilles Penso
Le topo de Gilles Penso sur la musique du film