10e volet de la saga James Bond
titre original | "The Spy Who Loved Me" |
année de production | 1977 |
réalisation | Lewis Gilbert |
scénario | Christopher Wood et Richard Maibaum, d'après les personnages créés par Ian Fleming |
photographie | Claude Renoir |
musique | Marvin Hamlisch |
chanson | Carly Simon |
générique | Maurice Binder |
production | Albert R. Broccoli |
interprétation | Roger Moore (3e interprétation du personnage), Curd Jürgens, Richard Kiel, Barbara Bach, Caroline Munro, Walter Gotell (General Gogol), Bernard Lee ("M"), Desmond Llewelyn ("Q"), Lois Maxwell (Miss Moneypenny) |
Critique extraite du Guide des films de Jean Tulard
Cette fois, il s'agit d'un scénario original et non plus de l'adaptation d'un roman de Ian Fleming. Mais ce James Bond respecte les recettes habituelles. Le film vaut surtout par ses extravagants décors et la composition de Richard Kiel en tueur à la prothèse dentaire particulièrement meurtrière. La fin du monstre, électrocuté par sa propre mâchoire, ne manque pas d'humour.
La critique de Didier Koch pour Plans Américains
Pour ce troisième opus de l’ère Roger Moore dans le rôle de James Bond, l’acteur a définitivement pris ses marques en donnant à l’agent 007 la distinction, l’humour et la désinvolture qui sont la marque de son jeu. Inutile d’aller piétiner les plates-bandes de Sean Connery sur le registre de la virilité parfois brutale ou goujate dans lequel l’Écossais est inimitable.
La séparation du duo de producteurs Albert R. Broccoli et Harry Saltzman ayant mis du temps à être effective, la préproduction de "L’Espion qui m’aimait" a pris du retard. Guy Hamilton, qui était initialement prévu à la réalisation, s’est retiré du projet, laissant la place au raffiné Lewis Gilbert, qui avait dirigé le plus qu’honorable "Au service secret de Sa Majesté" en 1969. L’intrigue inspirée de "Motel 007", le neuvième roman de la saga écrit par Ian Fleming, revient aux fondamentaux, qui exigent que James Bond inscrive son action dans un contexte géopolitique gravement perturbé par un psychopathe voulant donner un nouveau sens à l’histoire du monde. C’est Richard Maibaum, scénariste historique de la saga, qui est à l'écriture de l’adaptation. Il est secondé par Christopher Wood, choisi par Lewis Gilbert afin de rester plus conforme à la vision initiale de Ian Fleming.
Toutefois, Albert Broccoli, désormais seul producteur, demande à ce qu’un méchant doté d’une mâchoire d’acier soit créé pour être, tout au long du film, dans les pattes du duo que l’agent 007 formera avec une homologue russe interprétée par Barbara Bach, ex-mannequin reconvertie actrice et future femme de Ringo Starr, le batteur des Beatles. Plus question en revanche de faire allusion à l’organisation Spectre et à son chef Blofeld, la production étant menacée de procès par Kevin McGlory, un producteur-scénariste ayant été en relation, à la fin des années 1950, avec Ian Fleming pour une adaptation avortée de son œuvre au cinéma.
Se déroulant successivement en Égypte et en Sardaigne, "L’Espion qui m’aimait" remplit parfaitement son cahier des charges, avec un dosage parfait entre tous les atouts immuables de la saga. Il est souvent cité comme le meilleur épisode de la période Roger Moore. Ce titre peut lui être légitimement contesté par "L’Homme au pistolet d’or". On retiendra l’excellente prestation de Barbara Bach, et surtout l’atout majeur constitué par Richard Kiel, acteur américain mesurant 2,18m, qui interprète avec toute la dérision requise « le Requin », homme de main du méchant (Curd Jürgens), qui ne lâchera jamais 007 et Anya Amasova, renaissant à chaque fois de ses cendres pour mordre à nouveau.
Le record de recettes décroché par "Vivre et laisser mourir" sera largement battu. Roger Moore avait encore quelques belles années devant lui.
La chronique de Gilles Penso
Le topo de Gilles Penso sur la musique du film