Menu Fermer

"Magnum Force"

« A man's GOT to know his limitations. »

Magnum Force - affiche

titre original "Magnum Force"
année de production 1973
réalisation Ted Post
scénario John Milius et Michael Cimino
photographie Frank Stanley
musique Lalo Schifrin
interprétation Clint Eastwood, Hal Holbrook, David Soul, John Mitchum, Albert Popwell
 
épisode précédent "L'Inspecteur Harry" de Don Siegel, 1971
 
épisodes suivants • "L'inspecteur ne renonce jamais" de James Fargo, 1976
• "Le Retour de l'inspecteur Harry" de Clint Eastwood, 1983
• "La Dernière Cible" de Buddy Van Horn, 1988

La critique de Didier Koch pour Plans Américains

Ted Post connaissait bien Clint Eastwood pour l'avoir dirigé dans la série "Rawhide", puis dans "Pendez-les haut et court" (1968), son premier western post-Leone. Après le renoncement de Don Siegel, peu satisfait de la première mouture du scénario de "Magnum Force" écrite par Terrence Malick, c'est donc à lui que l'acteur s'adresse pour ce deuxième épisode qui initialement n'était pas prévu, l'inspecteur Callahan jetant son insigne à la fin de "L'Inspecteur Harry". Mais la charge critique très violente contre le film menée par Pauline Kael (célèbre critique du New Yorker), accusant Siegel et Eastwood de promouvoir le racisme et la violence policière, conduit Eastwood à vouloir remettre les choses à leur place avec "Magnum Force", qui présentera un portrait plus nuancé de Callahan.

Le scénario écrit tout d'abord par John Milius, puis par Michael Cimino, prend le parti d'introduire dans l'intrigue une milice organisée par un lieutenant (Hal Holbrook) bien décidé à rendre justice selon ses propres règles bien sûr très expéditives. Ainsi les quatre jeunes recrues, tous as de la gâchette avec à leur tête John Davis (David Soul), font contrepoids aux méthodes de Callahan certes critiquables, mais qui agit toujours alors que le criminel est en action ou menaçant pour autrui. Toujours dans la même optique d’humaniser l’image de l’inspecteur mutique et solitaire, une idylle est improvisée avec une jeune voisine de palier entreprenante (Christine White).

Tous ces ajouts modérateurs n’ont pas suffisamment convaincu la critique, laissant sur les épaules de Clint Eastwood sa veste de réactionnaire qui, désormais, contrairement à John Wayne, pourrait même être vu comme ne voulant pas assumer ses opinions. Il faudra encore un peu de temps pour que la même critique, grâce à trois films comme "Breezy" (1973), "Bronco Billy" (1980) ou "Honkytonk Man" (1982) lui concède quelques valeurs humanistes, toutefois contestées à la moindre occasion et notamment en fin de carrière.

Hormis les conflits sur le tournage entre Clint Eastwood, déjà sans sa peau de réalisateur, et Ted Post, reste un film policier très bien interprété et assez captivant malgré une intrigue un peu trop cousue de fil blanc et manichéenne. On notera la présence réjouissante de Felton Perry aux cotés de Clint Eastwood en équipier valeureux et efficace, mais aussi celle de David Soul qui, remarqué sur le film, deviendra peu de temps après Kenneth Hutchison dans la célèbre série "Sartsky et Hutch". Enfin, on appréciera, revenant comme un gimmick en début de film, l’intervention fortuite de Callahan dérangé, alors qu’il déjeune tranquillement dans un snack, par un fait divers qui l’oblige à sortir son fameux Magnum 44. Ici, un avion de ligne pris en otage, donnant lieu à une intervention plutôt comique de Callahan, poussé par les terroristes à prendre les manettes d’un jet.

Critique extraite du Guide des films de Jean Tulard

Eastwood veut une police efficace, mais dans les limites fixées par la loi. Il corrige un peu le tir de "L'Inspecteur Harry". "Magnum force" est bien filmé, très violent, avec un nombre impressionnant de cadavres en tout genre et toute position.

Harry contre les nazis ! (la critique de Pierre)

Après le succès de "L'Inspecteur Harry", il fallait une suite. Cette suite, ce sera ce "Magnum Force", réalisé par Ted Post (un yes man), mais scénarisé par John Milius (Patrick Swayze contre les communistes aka "L'Aube rouge") et Michael Cimino (Robert De Niro contre les Vietnamiens aka "Voyage au bout de l'enfer"). Le résultat est l'un des meilleurs policiers des années 70.

Le pitch : une série de truands de San Francisco se fait zigouiller par de mystérieux policiers en uniforme... L'inspecteur de police Harry Callahan va mener l'enquête...

Bon, ben, tout y est : les seconds rôles (Hal Holbrook, David Soul), la musique, Clint, tout est génial. C'est un vrai plaisir à regarder. C'est peut-être un poil trop long et un peu plus gentil, dans l'esprit, que l'épisode précédent.

Le but de cet épisode est clair. Après la polémique suscitée par le premier opus, Clint veut nous expliquer qu'il n'a rien d'un facho : la preuve, il combat des flics fanatiques. Quand ceux-ci lui demandent de les rejoindre, il leur répond cette phrase très claire : « I think you've misjudged me » (« Je crois que vous m'avez mal jugé »). Clairement une phrase que Clint a voulu adresser à certaines critiques, à mon humble avis. D'ailleurs, au cas où l'on n'aurait pas compris, Clint a même une aventure avec une jeune et jolie asiatique, ce qui, en 1973, est tout sauf un hasard.

Bref, ça a été diffusé 5 000 fois à la télévision, mais si je peux vous donner un conseil : matez-le encore une fois, ça passe tout seul.

Magnum Force - générique