titre original | "Magnificent Obsession" |
année de production | 1954 |
réalisation | Douglas Sirk |
scénario | Robert Blees, d'après le roman de Lloyd C. Douglas et le scénario de Sarah Y. Mason et Victor Heerman |
photographie | Russell Metty |
musique | Frank Skinner |
production | Ross Hunter |
interprétation | Jane Wyman, Rock Hudson, Agnes Moorehead, Otto Kruger, Barbara Rush, Gregg Palmer |
version précédente | "Le Secret magnifique" de John M. Stahl, 1935, États-Unis |
Critique extraite du Guide des films de Jean Tulard
Ce remarquable mélodrame, parfaitement construit, est une démonstration du talent de Sirk. Il est aussi une formidable démonstration humaine, une suite extraordinaire d'événements et de situations qui vont conduire un jeune riche égoïste à consacrer sa vie à son prochain [...]
Du roman à l'écran
"Le Secret magnifique" est la sixième adaptation cinématographique d'une œuvre de l'écrivain et pasteur américain Lloyd Cassel Douglas (1877-1951), après "Le Secret magnifique" de John M. Stahl (1935), "La Lumière verte" de Frank Borzage (1937), "White Banners" d'Edmund Goulding (1938), "Le Souffle de la vie" de Frank Borzage (1939) et "La Tunique" de Henry Koster (1953). Suivra "Simon le pêcheur" de Frank Borzage (1959).
Douglas Sirk et Rock Hudson
"Le Secret magnifique" est la troisième collaboration du réalisateur avec l'acteur, après "Qui donc a vu ma belle ?" (1952) et "Taza, fils de Cochise" (1954). Suivront "Capitaine Mystère" (1955), "Tout ce que le ciel permet" (1955), "Écrit sur du vent" (1956), "Les Ailes de l'espérance" (1957) et "La Ronde de l'aube" (1957).
Les mélodrames de Douglas Sirk sont-ils la tragédie pour ceux qui ont le loyer à payer ?
« C'est l'histoire d'un homme qui a traduit en allemand les sonnets de Shakespeare et filmé les problèmes de cœur de la petite bourgeoise américaine dans des mélodrames, qu'à l'époque, la critique institutionnelle méprisait. Cet homme, c'est Douglas Sirk, cinéaste né à Hambourg en 1897, intellectuel raffiné, élève de l'historien d'art Erwin Panofsky, directeur de théâtre puis cinéaste.
En Allemagne d'abord puis à Hollywood, où il s'exile en 1937. Après être passé par plusieurs genres, Sirk va s'installer et s'illustrer, à partir du début des années 1950, dans le mélodrame, genre de l'excès, de l'artificialité, du lyrisme et du fatum. De 1953 à 1959, Sirk réalisa ainsi une série de films prodigieux : "Le Secret magnifique", "Tout ce que le ciel permet", "Écrit sur du vent" et "Mirage de la vie", critique virulente de l'Amérique des années 1950 et de ses préjugés, et chef-d’œuvre somptuaire qui signe la fin de la carrière hollywoodienne de Douglas Sirk.
Aujourd'hui, dans Pendant les travaux, pas question d'embrasser toute la carrière de Sirk, une quarantaine de films, mais de se concentrer sur son âge d'or, celui des mélodrames bien sûr, ce genre étrange et plus complexe qu'il n'y parait à propos duquel Jean Douchet écrivit qu'il était la tragédie pour ceux qui ont le loyer à payer. » Introduction de l'émission de radio Pendant les travaux, le cinéma reste ouvert du 13 juin 2014 (cliquer sur le lien pour l'écouter).