Menu Fermer

"Écrit sur du vent"

Ecrit sur du vent - affiche

titre original "Written on the Wind"
année de production 1956
réalisation Douglas Sirk
scénario George Zuckerman, d'après le roman de Robert Wilder
photographie Russell Metty
musique Frank Skinner
production Albert Zugsmith
interprétation Rock Hudson, Lauren Bacall, Robert Stack, Dorothy Malone
 
récompense Oscar de la meilleure actrice dans un second rôle pour Dorothy Malone

Critique extraite du Guide des films de Jean Tulard

Douglas Sirk et le mélodrame : une étroite association née en Allemagne dans les années trente et qui ne cessa qu'avec "Mirage de la vie", son dernier long métrage, en 1959. Selon qu'il s'agit d'un mariage de raison ou d'une union passionnée, Sirk peut nous débiter en tranches épaisses d'insipides historiettes lacrymales ou enfanter des œuvres baroques et échevelées dans lesquelles la difficulté de vivre donne lieu à la plus pure des tragédies. Par bonheur, "Écrit sur du vent" est à ranger dans la seconde catégorie, celle des mélodrames réellement inspirés que Sirk hausse au rang de chef-d'œuvre [...]

Critique extraite de 50 ans de cinéma américain de Bertrand Tavernier et Jean-Pierre Coursodon

[...] alcool, argent, désarroi, échec, jalousie, meurtre, névrose, pétrole, sexe, voitures. Portrait flamboyant d'une société malade et décadente par Douglas Sirk.

Référence dans la littérature française

Le film est évoqué par l'écrivain français Georges Perec dans son roman "Les Choses" (1965) : « Ils ne manquaient pas de goût. Ils avaient une forte prévention contre le cinéma dit sérieux [...], une sympathie presque exagérée pour les westerns, les thrillers, les comédies américaines, et pour ces aventures étonnantes, gonflées d'envolées lyriques, d'images somptueuses, de beautés fulgurantes et presque inexplicables, qu'étaient, par exemple - ils s'en souvenaient toujours - Lola, la Croisée des Destins, les Ensorcelés, Ecrit sur du vent. »

Douglas Sirk et Rock Hudson

"Écrit sur du vent" est la sixième collaboration du réalisateur avec l'acteur, après "Qui donc a vu ma belle ?" (1952), "Taza, fils de Cochise" (1954), "Le Secret magnifique" (1954), "Capitaine Mystère" (1955) et "Tout ce que le ciel permet" (1955). Suivront "Les Ailes de l'espérance" (1957) et "La Ronde de l'aube" (1957).

Les mélodrames de Douglas Sirk sont-ils la tragédie pour ceux qui ont le loyer à payer ?

« C'est l'histoire d'un homme qui a traduit en allemand les sonnets de Shakespeare et filmé les problèmes de cœur de la petite bourgeoise américaine dans des mélodrames, qu'à l'époque, la critique institutionnelle méprisait. Cet homme, c'est Douglas Sirk, cinéaste né à Hambourg en 1897, intellectuel raffiné, élève de l'historien d'art Erwin Panofsky, directeur de théâtre puis cinéaste.
En Allemagne d'abord puis à Hollywood, où il s'exile en 1937. Après être passé par plusieurs genres, Sirk va s'installer et s'illustrer, à partir du début des années 1950, dans le mélodrame, genre de l'excès, de l'artificialité, du lyrisme et du fatum. De 1953 à 1959, Sirk réalisa ainsi une série de films prodigieux : "Le Secret magnifique", "Tout ce que le ciel permet", "Écrit sur du vent" et "Mirage de la vie", critique virulente de l'Amérique des années 1950 et de ses préjugés, et chef-d’œuvre somptuaire qui signe la fin de la carrière hollywoodienne de Douglas Sirk.
Aujourd'hui, dans Pendant les travaux, pas question d'embrasser toute la carrière de Sirk, une quarantaine de films, mais de se concentrer sur son âge d'or, celui des mélodrames bien sûr, ce genre étrange et plus complexe qu'il n'y parait à propos duquel Jean Douchet écrivit qu'il était la tragédie pour ceux qui ont le loyer à payer. » Introduction de l'émission de radio Pendant les travaux, le cinéma reste ouvert du 13 juin 2014 (cliquer sur le lien pour l'écouter).

Ecrit sur du vent - The Criterion Collection
Blu-ray et DVD The Criterion Collection de "Écrit sur du vent"
Ecrit sur du vent - affiche belge
Affiche belge de "Écrit sur du vent"

Ecrit sur du vent - générique