titre original | "All That Heaven Allows" |
année de production | 1955 |
réalisation | Douglas Sirk |
scénario | Peggy Thompson (sous le nom de Peg Fenwick), d'après une histoire d'Edna L. Lee et Harry Lee |
photographie | Russell Metty |
musique | Frank Skinner |
production | Ross Hunter |
interprétation | Jane Wyman, Rock Hudson, Agnes Moorehead, Conrad Nagel, Virginia Grey |
Critique extraite du Guide des films de Jean Tulard
« On ne change pas une équipe qui gagne », a dû se dire le producteur Ross Hunter après le succès de ce mélo flamboyant signé Sirk qu'était "Le Secret magnifique". Même réalisateur, même couple vedette, mais à la différence du premier film, "Tout ce que le ciel permet" est d'une absolue platitude. Pas une surprise, pas un trait saillant, rien qui ne soit convenu dans ce pensum qui se veut pourtant une attaque contre la pesanteur du conformisme.
Critique extraite de 50 ans de cinéma américain de Bertrand Tavernier et Jean-Pierre Coursodon
L'amour contrarié mais finalement triomphant d'un jeune jardinier, émule de Henry David Thoreau, et d'une veuve de la bonne société guindée d'une petite ville. L'un des plus convaincants des mélodrames de Douglas Sirk, avec "Demain est un autre jour", tourné la même année.
Douglas Sirk et Rock Hudson
"Tout ce que le ciel permet" est la cinquième collaboration du réalisateur avec l'acteur, après "Qui donc a vu ma belle ?" (1952), "Taza, fils de Cochise" (1954), "Le Secret magnifique" (1954) et "Capitaine Mystère" (1955). Suivront "Écrit sur du vent" (1956), "Les Ailes de l'espérance" (1957) et "La Ronde de l'aube" (1957).
Les mélodrames de Douglas Sirk sont-ils la tragédie pour ceux qui ont le loyer à payer ?
« C'est l'histoire d'un homme qui a traduit en allemand les sonnets de Shakespeare et filmé les problèmes de cœur de la petite bourgeoise américaine dans des mélodrames, qu'à l'époque, la critique institutionnelle méprisait. Cet homme, c'est Douglas Sirk, cinéaste né à Hambourg en 1897, intellectuel raffiné, élève de l'historien d'art Erwin Panofsky, directeur de théâtre puis cinéaste.
En Allemagne d'abord puis à Hollywood, où il s'exile en 1937. Après être passé par plusieurs genres, Sirk va s'installer et s'illustrer, à partir du début des années 1950, dans le mélodrame, genre de l'excès, de l'artificialité, du lyrisme et du fatum. De 1953 à 1959, Sirk réalisa ainsi une série de films prodigieux : "Le Secret magnifique", "Tout ce que le ciel permet", "Écrit sur du vent" et "Mirage de la vie", critique virulente de l'Amérique des années 1950 et de ses préjugés, et chef-d’œuvre somptuaire qui signe la fin de la carrière hollywoodienne de Douglas Sirk.
Aujourd'hui, dans Pendant les travaux, pas question d'embrasser toute la carrière de Sirk, une quarantaine de films, mais de se concentrer sur son âge d'or, celui des mélodrames bien sûr, ce genre étrange et plus complexe qu'il n'y parait à propos duquel Jean Douchet écrivit qu'il était la tragédie pour ceux qui ont le loyer à payer. » Introduction de l'émission de radio Pendant les travaux, le cinéma reste ouvert du 13 juin 2014 (cliquer sur le lien pour l'écouter).


