titre original | "Imitation of Life" |
année de production | 1959 |
réalisation | Douglas Sirk |
scénario | Eleanore Griffin et Allan Scott, d'après le roman "Imitation of Life" de Fannie Hurst |
photographie | Russell Metty |
musique | Frank Skinner (et Henry Mancini, non crédité) |
production | Ross Hunter |
interprétation | Lana Turner, John Gavin, Sandra Dee, Susan Kohner, Robert Alda, Dan O'Herlihy, Juanita Moore |
version précédente | "Images de la vie" de John M. Stahl, 1934, États-Unis |
Critique extraite du Guide des films de Jean Tulard
Le dernier film de Douglas Sirk à Hollywood ne pouvait être qu'un mélo. Si, dans le genre, il avait déjà fait mieux que "Mirage de la vie" ("Le Secret magnifique", "Écrit sur du vent"), le réalisateur réussit néanmoins une sortie honorable. Au passif, une propension à tirer des larmes (parfois de crocodile) par tous les moyens. Cependant, il y a de bonnes choses dans ce film, notamment le personnage pathétique de Sarah Jane [...] L'enterrement d'Annie, la nounou noire, aux accents d'un negro spiritual chanté par Mahalia Jackson, ne manque pas non plus de grandeur.
Du roman à l'écran
"Mirage de la vie" fait partie des nombreuses adaptations cinématographiques d'une œuvre de la romancière et militante pour les droits des femmes et l'égalité des droits civiques des Afro-Américains Fannie Hurst (1889-1968), parmi lesquelles on peut notamment citer "Lummox" de Herbert Brenon (1930), "Histoire d'un amour" ("Back Street") de John M. Stahl (1932), "Images de la vie" de John M. Stahl également (1934), "Back Street" de Robert Stevenson (1941), "Humoresque" de Jean Negulesco (1946) et "Histoire d'un amour" ("Back Street") de David Miller (1961).
Les mélodrames de Douglas Sirk sont-ils la tragédie pour ceux qui ont le loyer à payer ?
« C'est l'histoire d'un homme qui a traduit en allemand les sonnets de Shakespeare et filmé les problèmes de cœur de la petite bourgeoise américaine dans des mélodrames, qu'à l'époque, la critique institutionnelle méprisait. Cet homme, c'est Douglas Sirk, cinéaste né à Hambourg en 1897, intellectuel raffiné, élève de l'historien d'art Erwin Panofsky, directeur de théâtre puis cinéaste.
En Allemagne d'abord puis à Hollywood, où il s'exile en 1937. Après être passé par plusieurs genres, Sirk va s'installer et s'illustrer, à partir du début des années 1950, dans le mélodrame, genre de l'excès, de l'artificialité, du lyrisme et du fatum. De 1953 à 1959, Sirk réalisa ainsi une série de films prodigieux : "Le Secret magnifique", "Tout ce que le ciel permet", "Écrit sur du vent" et "Mirage de la vie", critique virulente de l'Amérique des années 1950 et de ses préjugés, et chef-d’œuvre somptuaire qui signe la fin de la carrière hollywoodienne de Douglas Sirk.
Aujourd'hui, dans Pendant les travaux, pas question d'embrasser toute la carrière de Sirk, une quarantaine de films, mais de se concentrer sur son âge d'or, celui des mélodrames bien sûr, ce genre étrange et plus complexe qu'il n'y parait à propos duquel Jean Douchet écrivit qu'il était la tragédie pour ceux qui ont le loyer à payer. » Introduction de l'émission de radio Pendant les travaux, le cinéma reste ouvert du 13 juin 2014 (cliquer sur le lien pour l'écouter).