| titre original | "The Stranger" |
| année de production | 1946 |
| réalisation | Orson Welles |
| scénario | Anthony Veiller, d'après une histoire originale de Victor Trivas |
| photographie | Russell Metty |
| musique | Bronislau Kaper |
| production | Sam Spiegel (et John Huston, non crédité) |
| interprétation | Edward G. Robinson, Loretta Young, Orson Welles |
Critique extraite du Guide des films de Jean Tulard
« Il n'y a rien de moi dans ce film, déclarait Orson Welles. C'est John Huston qui rédigea le scénario sans signer au générique ; je l'ai tourné pour montrer que je pouvais être un aussi bon réalisateur que n'importe qui d'autre, et de plus en dix jours de moins que le temps de tournage prévu. » On veut bien le croire.
La critique de Sébastien Miguel pour Plans Américains
Welles veut prouver qu'il est un cinéaste comme les autres. Il accepte de faire un film commercial parfaitement hollywoodien avec casting imposé et final cut interdit. Mais Welles n'est pas un cinéaste comme les autres. Et du coup, il signe avec "Le Criminel" l'unique succès commercial de sa carrière et son plus mauvais film !
L'ouverture (époustouflante) enchaîne à une vitesse virtuose les mouvements de caméra, les cadrages et les éclairages novateurs. Le reste : la peinture d'une petite ville provinciale, qui n'intéresse pas vraiment le cinéaste.
Incapable de jouer des rôles en demi teintes, Welles est très mauvais en affreux nazi qui tente de se dissimuler sous les traits d'un gentil immigré allemand.
La dénonciation du fascisme (matrice essentielle du futur réalisateur de "La Soif du mal") est pourtant le cœur du film et l'utilisation - pour la première fois - des images des charniers des camps de concentration nazis - provoque une certaine sidération.
Quelques fulgurances évidemment (c'est quand même Welles à la caméra) : Loretta Young marchant en chemise de nuit sur des tombes, le final démesuré. Mais "Le Criminel" souffre d'une certaine lourdeur et dans le scénario et dans les péripéties, et ne parvient pas à se hisser au niveau du classique du genre : "L'Ombre d'un doute" d'Alfred Hitchcock...
