Evil Dead 3
titre original | "Army of Darkness" |
année de production | 1992 |
réalisation | Sam Raimi |
scénario | Sam Raimi et Ivan Raimi |
photographie | Bill Pope |
musique | Joseph LoDuca (+ Danny Elfman pour le morceau de la "marche des morts") |
interprétation | Bruce Campbell, Embeth Davidtz, Bridget Fonda |
récompenses | • Corbeau d'or au festival international du film fantastique de Bruxelles 1993 |
• Pégase (prix du public) au festival international du film fantastique de Bruxelles 1993 | |
épisodes précédents | • "Evil Dead" de Sam Raimi, 1981 |
• "Evil Dead 2" de Sam Raimi, 1987 |
La critique de Didier Koch pour Plans Américains
Sam Raimi est aujourd'hui un réalisateur reconnu, habitué à manier des budgets colossaux depuis qu'il a montré son savoir-faire pour venir à bout de l'une des plus convaincantes adaptations d'un personnage Marvel avec la trilogie "Spider-Man" qu'il réalisa entre 2002 et 2007. Il ne faut pourtant pas oublier une autre trilogie qui fit beaucoup pour sa réputation de surdoué au tout début de sa carrière dans les années 1980, nettement moins coûteuse celle-là. Il s'agit bien sûr de la série des "Evil Dead", qui jeta un sacré pavé dans la mare dès son premier épisode, détonnant méchamment face à la routine qui s'emparait du slasher, alors à son acmé depuis l'avènement du séminal "Halloween" de John Carpenter sorti en 1978.
À la fin du deuxième segment, redite plus argentée et déjantée du premier, Ash Williams (Bruce Campbell) était aspiré dans une bulle spatio-temporelle qui le propulsait armé de son bras-tronçonneuse en plein Moyen Âge. Le film s'arrêtait là. Tous les fans attendaient la suite. Il faudra cinq ans pour que le projet en gestation depuis le succès d'"Evil Dead 2" voie le jour. Dino De Laurentiis, qui était en lien avec Universal, produira le film comme il l'avait déjà fait pour "Evil Dead 2". Sam Raimi, qui écrit le scénario en collaboration avec son frère Ivan suite à la défection de Scott Spiegel ("Evil Dead"2), puise son inspiration à différentes sources littéraires et cinématographiques comme la Légende du roi Arthur, "Conan le barbare" ou encore "Jason et les Argonautes" (Don Chaffey, 1963), auquel il emprunte la fameuse armée de squelettes animée par Ray Harryhausen. Il faut aussi évoquer l'emprunt au clip réalisé par John Landis pour le hit de Michael Jackson "Black or White" (1991) au sujet de la voiture de Ash qui s'écrase sur le sol anglais suite à son voyage spatio-temporel.
Si les références célèbres ne manquent pas, l'inspiration propre fait un peu défaut, Sam Raimi ne parvenant pas à se saisir du décalage temporel entre l'homme débarquant du XXe siècle et les chevaliers en armure, qui devait tout naturellement constituer la pierre angulaire des effets comiques attendus. On s'ennuie presque un peu devant la répétitivité des gags, ce qui est un comble quand on se souvient du coup de poing reçu à l'estomac à la vision du foutraque et génial "Evil Dead 2". Le voyage dans le temps n'est sans doute pas fait pour Sam Raimi, qui n'eut guère plus de succès pour "Mort ou vif", son seul western sorti trois ans plus tard, qui s’avérera son seul échec commercial.
Les amoureux de la trilogie "Evil Dead" vouent un culte un peu surfait à ce dernier épisode, qui a d'ailleurs marqué l'enterrement de la saga. Vous l'aurez compris, "Evil Dead 2" est le chef-d’œuvre inégalé dans son genre de Sam Raimi.
La chronique de Gilles Penso