titre original | "Evil Dead II" |
année de production | 1987 |
réalisation | Sam Raimi |
scénario | Sam Raimi |
photographie | Peter Deming |
musique | Joseph LoDuca |
interprétation | Bruce Campbell |
récompenses | • Licorne d'or au festival international de Paris du film fantastique et de science-fiction 1987 |
• Prix du public au festival international de Paris 1987 | |
• Prix d'interprétation masculine pour Bruce Campbell au festival international de Paris 1987 | |
épisode précédent | "Evil Dead" de Sam Raimi, 1981 |
épisode suivant | "L'Armée des ténèbres" de Sam Raimi, 1992 |
La critique de Didier Koch pour Plans Américains
Après avoir émergé brutalement en 1981 dans le petit monde fermé des réalisateurs de films d'horreur qui comptent avec "Evil Dead", sorte de parodie cartoonesque (du côté de Tex Avery) et complètement déjantée des films de maisons hantées, Sam Raimi, qui ne voulait pas se laisser enfermer dans le piège facile des suites sans fin, avait ensuite réalisé "Mort sur le gril" (1985), comédie qui n'avait remporté qu'un succès d'estime.
En 1987, profitant de son aura encore toute récente qui lui permet de disposer de budgets plus conséquents pour ses projets, il enfonce le clou avec "Evil Dead 2" qui, contrairement à ce que son numéro indique, n'est pas une suite, mais une retouche du film initial, qui se veut encore plus radicale et déjantée. Avec son compère et acteur fétiche, Bruce Campbell, il se lâche complètement, empruntant à tous les codes du genre qu'il explose littéralement, notamment "Massacre à la tronçonneuse". Campbell se retrouvera de facto avec le terrible engin greffé à son bras. Trempé jusqu'aux os dans ce déluge de sang, Bruce Campbell, complètement génial, est omniprésent, offrant mimiques et grimaces qui l'apparentent à un dessin de cartoon. Le film lui doit beaucoup.
Les deux hommes s'entendent comme larrons en foire, cela saute aux yeux, pour le plus grand plaisir du spectateur qui, une fois enfermé dans cette cabane perdue au fond des bois, s'offre un tour de train fantôme de près de 85 minutes. Le pauvre Bruce Campbell complètement secoué se trouve projeté en plein Moyen Âge dans un finale annonçant "L'Armée des ténèbres" qui ne viendra que cinq ans plus tard.
Avec cette petite merveille qu'il convient de revoir régulièrement, Sam Raimi confirme son statut de petit génie. Il ne décevra pas.
Un film surévalué, mais quand même brillant ! (la critique de Pierre)
"Evil Dead 2" passe, pour beaucoup d'amateurs, comme le meilleur de la série. Il s'agit du troisième film de Raimi, après "Evil Dead" (le premier, donc) et "Mort sur le gril". Raimi dispose dans cet épisode de beaucoup plus de moyens que dans le précédent. Précisons qu'il avait 28 ans lorsqu'il a réalisé ce film.
Le pitch : Ash (Bruce Campbell) part avec sa copine dans une cabane au fond des bois. Il doit faire face à une entité maléfique...
Je n'ai jamais pensé qu'"Evil Dead 2" était un chef-d'œuvre. Il est clair, à mon avis, que film n'est de toute façon pas pensé pour faire peur. Il s'agit plus de secouer le spectateur, en le faisant aller dans un train fantôme qui roule à toute berzingue. Ce film est comme un grand cartoon dégénéré ; Raimi utilise à de très très nombreuses reprises des gags de dessin animé à la Tex Avery là-dedans. Et franchement, la mise en scène est brillante : le réalisateur utilise tout ce que l'on peut faire avec un gars dans une maison hanté. Ça dure 1h20 très exactement, et on n'a pas le temps de souffler une seconde.
Point de vue histoire/personnages, c'est vrai que c'est assez faible, mais cela n'a aucune prétention à ce sujet. Les 10 premières minutes du film sont consacrées à faire un mini-remake du premier, dont on voit l'histoire - entièrement retournée - se dérouler à toute vitesse, puis la suite arrive (en fait elle aussi un quasi remake du précédent). Globalement, je dirais que deux blagues sur trois du film fonctionnent encore, ce qui, vu le nombre de blagues qu'il y a dans ce film, fait un quota tout à fait généreux de blagues qui fonctionnent. Au final : j'ai pris du plaisir à le revoir. J'ai hésité un certain temps sur la notation que j'allais attribuer à ce film, mais allez, ça vaut bien ses 3 étoiles (même si j'en avais mis autant au premier, qui est tout de même meilleur, c'est vrai).
La chronique de Gilles Penso