titre original | "Cujo" |
année de production | 1983 |
réalisation | Lewis Teague |
scénario | Don Carlos Dunaway et Lauren Currier, d'après le roman éponyme de Stephen King (1981) |
photographie | Jan de Bont |
interprétation | Dee Wallace, Daniel Hugh Kelly, Danny Pintauro, Christopher Stone, Ed Lauter |
La critique de Didier Koch pour Plans Américains
En 1983, alors que Stephen King est au sommet de sa gloire après les adaptations cinématographiques de "Carrie" (Brian De Palma, 1976), "Shining" (Stanley Kubrick, 1980) et "Dead Zone" (David Cronenberg, 1983), il est quasiment acquis que toute adaptation du romancier sera un succès. Malheureusement, Lewis Teague, solide tâcheron alors inconnu au bataillon, n’ayant pour fait d’armes que le très modeste "Incroyable Alligator" (1980), n’est pas de la trempe des trois réalisateurs cités plus haut, sans parler de John Carpenter qui réalisera la même année "Christine", autre chef-d’œuvre ayant pris forme dans le cerveau du génie de Portland.
"Cujo", que Lewis Teague réalise à partir du roman publié en 1981, centre bien sûr son intrigue sur le saint-bernard devenu « fou de rage » après avoir pourchassé un lapin dans son terrier, où l’attendait une bande de chauve-souris qui se sont fait un plaisir de lui taillader le museau. Plutôt efficacement filmé par Jan de Bont, directeur de la photographie attitré de Paul Verhoeven, le saint-bernard, usuellement plutôt placide, devient subitement très inquiétant. Ce sont les aspects psychologiques, notamment celui de l’enfant, très développé dans le livre, qui sont très mal exploités par Lewis Teague qui, à sa décharge, doit diriger des acteurs pas très convaincants, notamment une Dee Wallace particulièrement terne.
Le film a tout de même rempli son office en rapportant près de trois fois son budget. À l’époque, la performance était encore estimable. La véritable adaptation de ce roman mythique reste donc encore à faire.
La chronique de Gilles Penso