titre original | "Blue Steel" |
année de production | 1990 |
réalisation | Kathryn Bigelow |
scénario | Kathryn Bigelow et Eric Red |
photographie | Amir Mokri |
musique | Brad Fiedel |
production | Edward R. Pressman et Oliver Stone |
interprétation | Jamie Lee Curtis, Ron Silver, Clancy Brown, Louise Fletcher, Kevin Dunn, Richard Jenkins, Tom Sizemore |
récompense | Mention spéciale pour Jamie Lee Curtis au festival du film policier de Cognac 1990 |
La critique de Didier Koch pour Plans Américains
"Blue Steel", deuxième film de Kathryn Bigelow après le remarqué "Aux frontières de l'aube" (1987), ne jouit pas d'une excellente réputation alors que, revu près de trente ans après sa sortie, il semble toujours aussi difficile de lui trouver de réels défauts, si ce n'est un certain manque de crédibilité de son scénario qui peut empêcher les esprits trop rationnels d'adhérer à la proposition de Kathryn Bigelow.
Le trader psychopathe interprété par un Ron Silver très convaincant, se révèle à lui-même lors d'un simple braquage dont il est témoin et qui vire au drame suite à l'intervention d'une jeune policière tout juste affectée (Jamie Lee Curtis). Dès lors, c'est le mal incarné qui s'oppose à la jeune femme fragilisée par le premier et rapide faux pas de sa carrière, dont elle n'arrive pas à prouver qu'il est survenu en état de légitime défense, vu que l'arme du braqueur a disparu.
À partir de ce point de départ angoissant, s'engage un jeu du chat et de la souris admirablement orchestré par Kathryn Bigelow et Eric Red, son complice au scénario. Jamie Lee Curtis, dont le passé de plus célèbre scream queen de l'écran ("Halloween" en 1978, "Fog" en 1980) n'est pas si éloigné, retrouve fort à propos les attitudes apprises chez John Carpenter pour consolider son personnage qui, face à un Ron Silver déchaîné, oscille en permanence entre sensualité, peur et détermination.
Le tout est remarquablement mis en image par Amir Mokri, qui filme très souvent en gros plans les armes à feu pour accentuer la nature malsaine de la relation qui s'instaure entre le trader et la jeune policière dans un New York le plus souvent nocturne et sans âme.
Le savoir-faire technique de Kathryn Bigelow, porté au pinacle depuis "Démineurs" en 2010, était donc dans sa besace depuis un moment déjà. Il faut se le dire et revoir d'urgence "Blue Steel" pour lui donner la place qui lui revient parmi les très bons thrillers des années 1990.
Les films de Kathryn Bigelow © Faboolis