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"Buddy Buddy" ou "Victor la gaffe"

Buddy Buddy - affiche

titre original "Buddy Buddy"
année de production 1981
réalisation Billy Wilder
scénario d'après la pièce "Le Contrat" et le scénario de "L'Emmerdeur" de Francis Veber
musique Lalo Schifrin
interprétation Jack Lemmon, Walter Matthau, Klaus Kinski
 
version précédente "L'Emmerdeur" d'Édouard Molinaro, 1973, France

La critique de Sébastien Miguel pour Plans Américains

Proposé par la MGM à Billy Wilder, "Victor la gaffe" (ridicule titre français…) est un film de commande. Un ‘genre’ qui n'a jamais réussi à l’auteur génial de "La Scandaleuse de Berlin" (comme l’atteste sa très mauvaise "Odyssée de Charles Lindbergh" !). Après une succession d'échecs injustes ("La Vie privée de Sherlock Holmes", "Fedora" et surtout le formidable "Avanti!"), Wilder choisit un film commercial.

Mais un script écrit dans l'urgence et de graves problèmes de casting alourdiront considérablement ce remake médiocre de "L'Emmerdeur". Matthau n'est pas assez sérieux dans son rôle de tueur à gages et la présence de Klaus Kinski, en sexologue fou, renforce péniblement la misogynie de l'entreprise. Les modifications de la pièce de Francis Veber ne sont guère heureuses et la scène où une femme de ménage noire demande à un homme ligoté de ne pas se déranger provoque plus l’inconfort que l’hilarité. Tristesse de voir que Molinaro, qui n'arrive jamais à la cheville du maître lorsqu'il tourne "Palace", reste pourtant bien supérieur à Wilder quand il filme son adaptation du "Contrat".

Après ce faux pas malheureux (et cet échec public et critique cinglant), Billy Wilder abandonnera le cinéma. Heureusement pour les fans du cinéaste, les vieux fantômes d’un cinéma disparu dans "Fedora" illustraient déjà les adieux de Wilder à Hollywood…

Critique extraite du Guide des films de Jean Tulard

Une comédie pas drôle de fin de carrière à vous coller le bourdon. On n'y retrouve que l'ombre du grand Billy, celui du "Poison", de "Sunset Boulevard" ou de "Certains l'aiment chaud". Tous les ingrédients sont pourtant réunis pour faire de "Buddy, Buddy" un Wilder grand cru (I.A.L. Diamond au scénario, le drôle de couple Lemmon-Matthau, un ton comique sur un fond tragique) et pourtant la sauce ne prend pas. La satire (mœurs sexuelles américaines, goût immodéré pour les psy, culte de la violence) reste courte et, comme on n'accroche pas, tout ce beau monde donne l'impression de s'agiter en vain. Quel besoin aussi y avait-il de tourner un remake de ce petit bijou qu'était "L'Emmerdeur" ? N'était-il pas préférable de montrer aux États-Unis les exploits comiques de Molinaro-Veber-Ventura-Brel plutôt que de les refaire en moins bien ?

Buddy Buddy - générique