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"Chisum"

Chisum - affiche

titre original "Chisum"
année de production 1970
réalisation Andrew V. McLaglen
photographie William H. Clothier
production Batjac Productions
interprétation John Wayne, Forrest Tucker, Ben Johnson, Richard Jaeckel, Christopher Mitchum

Critique extraite du Guide des films de Jean Tulard

Le western préféré de Richard Nixon, dit-on. Si ce choix ne révèle pas une connaissance profonde du genre, ce n'est pas une raison pour bouder son plaisir.

La critique de Didier Koch pour Plans Américains

"Chisum" est le dernier des quatre films que John Wayne tourna avec Andrew Mac Laglen, le fils de l’acteur Victor McLaglen qu’il croisa à de nombreuses reprises, notamment chez John Ford. L’acteur âgé de 63 ans s’achemine doucement vers sa fin de carrière, même s’il ne ralentit pas son rythme de tournage malgré la maladie qui déjà le mine. Le scénario d’Andrew J. Fenady s’inspire de l’une de ses nouvelles prenant pour cadre la « guerre du bétail » qui sévit en 1878 dans le comté de Lincoln au Nouveau-Mexique.

John Wayne au travers de sa société de production Batjac, est très impliqué sur le projet. La vie de John Chisum, riche éleveur de bétail aux convictions basées sur le travail, le respect de la parole donnée ainsi que sur une droiture de comportement qui n’exclut pas une certaine forme d’autoritarisme teintée d’un paternalisme viril, convenait tout à fait à l’acteur très engagé à ce stade d’une carrière qui compte près de 200 rôles principaux dans des longs métrages. Outre Andrew McLaglen, il s’entoure d’acteurs qu’il connaît bien comme Forrest Tucker, Bruce Cabot, John Agar ou Richard Jaeckel.

L’intrigue se noue autour du conflit qui oppose John Chisum (John Wayne) à Lawrence G.Murphy (Forrest Tucker), affairiste peu scrupuleux nouvellement arrivé qui entend contester la prédominance établie de Chisum, y compris en utilisant les méthodes les plus déloyales. Les règlements de comptes sont bien évidemment de mise, Chisum finissant par devoir répliquer au moyen de la manière forte aux pratiques de celui qui entend le chasser de ses terres. Thème récurrent, retraçant la lutte sans merci pour la propriété dans ce vaste continent où longtemps la loi du plus fort s’est imposée. Se mêle à la lutte les célèbres Pat Garrett (Glenn Corbett) et Billy le Kid (Geoffrey Deuel) qui, pour le coup, voient leurs biographies sacrément romancées.

Souvent manichéen dans son approche des personnages et des motivations qui les animent, Andrew McLaglen (cinéaste complétement discrédité par Bertrand Tavernier et Bernard Coursodon dans leur livre somme "50 ans de cinéma américain") fait aussi preuve d’un sentimentalisme béat qui, avec le temps, peut se parer d’un certain charme et même inciter à l’indulgence. On remarquera notamment une défense sans détour de la cause indienne symbolisée par John Wayne en personne, qui rachète un peu cet émule de John Ford n’arrivant pas la cheville du maître, mais faisant ce qu’il peut pour contribuer à maintenir hors d’eau un genre qui à l’époque n’a plus guère les faveurs du public et se trouve même fortement bousculé par les nouveaux arrivants que sont les Arthur Penn ("Le Gaucher" en 1958, "Little Big Man" en 1970), Elliot Silverstein ("Cat Ballou" en 1965, "Un homme nommé Cheval" en 1970), Sam Peckinpah ("La Horde sauvage" en 1969) ou encore Sydney Pollack ("Jeremiah Johnson" en 1972).

Andrew McLaglen, cinéaste sans grande nuance ni créativité, n’aura donc pas eu que des réussites tout au long des 28 films qui jalonnent sa carrière essentiellement basée sur le western et le film de guerre. On peut classer "Chisum", qui bénéficie d’un casting excellent et d’un John Wayne encore parfaitement crédible, parmi celles-ci.

Affiche yougoslave de "Chisum"

Chisum - générique