The wiZARD of OZ
titre original | "Zardoz" |
année de production | 1974 |
réalisation | John Boorman |
scénario | John Boorman |
montage | John Merritt |
photographie | Geoffrey Unsworth |
musique | David Munrow |
production | John Boorman |
interprétation | Sean Connery, Charlotte Rampling, Niall Buggy, Sara Kestelman, John Boorman (caméo) |
La critique de Sébastien Miguel pour Plans Américains
Remake officieux du très beau "Géant de Métropolis" ("Il gigante di Metropolis", 1961), "Zardoz" est le plus baroque des films de Boorman. Handicapé par un budget insuffisant, le ‘visionnaire en son temps’ multiplie les audaces, les provocations et les inventions.
L’extraordinaire conteur nous éblouit dans d’incroyables séquences : le prologue surréaliste, le masque de pierre inspiré de Magritte, l’interrogatoire où Sara Kestelman découvre les véritables buts de Z (scène d’anthologie à étudier dans les écoles de cinéma), la réapparition cauchemardesque d’Arthur Frayn...
Boorman cite "Orange mécanique" (avec la 7e de Beethoven), "La Dame de Shanghai" et se perd dans certains excès (Z de l’autre côté du miroir : scène interminable que Boorman propose de zapper sur le commentaire audio du Dvd !).
Entre satire (les immortels représentés comme des hippies efféminés), farce (Sean Connery en belle mariée !) et réflexion métaphysique (la vie détient-elle encore une valeur si la mort n’en est pas la conclusion ultime ?), cette production audacieuse, foisonnante et parfois indigeste se regarde avec une certaine fascination.
Totalement investi dans ce chef-d’œuvre ‘camp’, et arborant un magnifique slip kangourou et une moustache de camionneur, Sean Connery est étonnant.
Surchargé et furieusement poétique.
Zardoz est-il aussi nanardesque que sa réputation le laisse penser ? Pas sûr...
Le Fossoyeur de Films #17
La 7e de Beethoven
La symphonie no 7 en la majeur, opus 92, de Ludwig van Beethoven a été composée parallèlement à sa symphonie no 8 entre 1811 et 1812 à Teplitz en Bohême (période au cours de laquelle il rencontra Goethe). Elle marque un retour vers une forme strictement classique après les "écarts" des précédentes et une composition purement musicale sans message d'éthique. Elle est structurée en 4 mouvements, formant une « apothéose de la danse » selon Richard Wagner, pour une durée de 40 minutes environ. Sa première exécution eut lieu le 8 décembre 1813 à Vienne.
Des extraits de cette œuvre ont été utilisés dans les bandes sons de "Zardoz" donc (extrait du second mouvement dans la scène finale), "Les Uns et les Autres" (Claude Lelouch, 1981, France), "Ludwig van B.", "Irréversible" (Gaspar Noé, 2002, France), "À bord du Darjeeling Limited", "Prédictions" et "Le Discours d'un roi" (Tom Hooper, 2011, Royaume-Uni).
Une autre symphonie de Beethoven, la 9e (no 9 en ré mineur, opus 125), a également été très utilisée au cinéma : "Orange mécanique", "Piège de cristal", "Le Cercle des poètes disparus", "Ludwig van B.", "Shine" (Scott Hicks, 1996, Australie), "Sexe intentions", "Bowling for Columbine", "Equilibrium" et "Southland Tales".
Références
"Zardoz" se réfère donc au peintre surréaliste belge René Magritte (1898-1967) avec le masque de pierre volant (cf. "Le Château des Pyrénées", 1959, collection particulière, New York), mais aussi avec le fameux œil de l'huile sur toile "Le Faux Miroir" (1928, MOMA, New York).
Pour mémoire, une autre œuvre de Magritte, "L'Empire des lumières", fut source d'inspiration pour l'affiche de "L'Exorciste".
À propos de la peinture et du cinéma, lire le dossier du Ciné-club de Caen consacré à ce sujet.
Le film fait par ailleurs référence à la célébrissime scène des miroirs de "La Dame de Shanghai", qui est également citée dans "Opération dragon", "L'Homme au pistolet d'or" et "Meurtre mystérieux à Manhattan".
Auto-références
- Le personnage d'Arthur Frayn dans "Zardoz" et celui de Merlin l'Enchanteur dans "Excalibur" : « In this tale, I am a fake god by occupation - and a magician, by inclination. Merlin is my hero! »
- Le masque dans "Zardoz" (image de gauche) et celui de Mordred dans "Excalibur" (image de droite).
On notera que Boorman s'auto-citera également dans "Excalibur" avec l'image de la main sortant du lac (image de gauche), rappelant celle de "Délivrance" (image de droite).
La chronique de Gilles Penso
La chronique de la rédaction
(chronique + contre-chronique, la nanardise du film ne faisant pas l'unanimité)