Le premier film noir produit par la 20th Century Fox
titre original | "I Wake Up Screaming" aka "Hot Spot" |
année de production | 1941 |
réalisation | H. Bruce Humberstone |
scénario | Dwight Taylor, d'après le roman "I Wake Up Screaming" de Steve Fisher (1941) |
photographie | Edward Cronjager |
musique | Cyril J. Mockridge (non crédité) |
production | Milton Sperling |
interprétation | Betty Grable, Victor Mature, Carole Landis, Laird Cregar, William Gargan, Alan Mowbray, Allyn Joslyn, Elisha Cook Jr. |
version suivante | "Le crime était signé" ("Vicki") de Harry Horner, 1953, États-Unis |
Critique extraite de 50 ans de cinéma américain de Bertrand Tavernier et Jean-Pierre Coursodon
On a vu dans le scénario de Dwight Taylor d'après un roman de Steve Fisher, de par sa construction en flash-backs achronologiques, son changement de point de vue dramatique, un pré-"Laura". On peut aussi discerner dans cette structure de récit et ces recherches de cadrage, de mouvements d'appareil (dont une utilisation forcenée du travelling avant rapide), cette photographie audacieuse et splendide de Edward Cronjager, sa manière de jouer dramatiquement avec les sources de lumière, l'influence de Welles et de Toland. Ou plutôt la manière très astucieuse dont le cinéma de genre a su assimiler très vite les expériences de "Citizen Kane". Pourtant, et c'est ce qui brouille toutes ces hypothèses, les deux films sont contemporains et l'on se demande s'il ne faut pas chercher l'influence du côté des cinéastes qui se sont illustrés dans le fantastique (Michael Curtiz, James Whale). Ou bien tout simplement créditer Humberstone, ancien assistant opérateur, qui semble durant cette période avoir soigné l'aspect visuel de ses films. Mais ce qui nous frappe dans "Qui a tué Vicky Lynn ?" justement par rapport à ses autres œuvres, c'est la dureté, la noirceur de certaines séquences qui tranchent sur le côté relaxé, marrant qu'il semble affectionner [...] Tout cela, et aussi un dialogue percutant jusque dans son artificialité, une curieuse utilisation de "Over the Rainbow" nous permettent de supporter un Victor Mature catastrophique.
Le générique de "Qui a tué Vicky Lynn ?"