titre original | "Presumed Innocent" |
année de production | 1990 |
réalisation | Alan J. Pakula |
scénario | Alan J. Pakula et Frank Pierson |
photographie | Gordon Willis |
musique | John Williams |
interprétation | Harrison Ford, Greta Scacchi, Raúl Juliá, Brian Dennehy, Jeffrey Wright |
Critique extraite du Guide des films de Jean Tulard
Très bon film policier, même si l'on a vite découvert le vrai coupable. Le déroulement du procès, par ses coups de théâtre, est particulièrement fascinant, égarant le spectateur sur de fausses pistes.
La critique de Didier Koch pour Plans Américains
Le film de procès est un genre presque exclusivement américain, illustré par des réalisateurs aussi célèbres que Billy Wilder, Otto Preminger, Steven Soderbergh ou Sidney Lumet, devenu le grand spécialiste du genre avec des pièces maîtresses comme "Douze hommes en colère", "Le Verdict" ou "Dans l'ombre de Manhattan".
On peut voir d'ailleurs, chez Alan J. Pakula, une certaine parenté avec Sidney Lumet dans les thèmes abordés, avec cependant un éclectisme moins affirmé chez Pakula, qui se concentra essentiellement sur trois genres : le film de procès, le film politique et le thriller.
Pour l'occasion, Pakula s'est adjoint au scénario les services de Frank Pierson, qui travailla à deux reprises avec Lumet ("Le Dossier Anderson" et "Un après-midi de chien"). Cette collaboration débouche sur une maîtrise parfaite du sujet, basée sur l'articulation habile entre le suspense et la description des arcanes judiciaires, évitant le côté un peu étouffant du huis clos qui est le principal écueil du genre.
Harrison Ford, dans un registre inhabituel, excelle à montrer l'embarras de cet avocat obligé d'enquêter sur le meurtre d'une collègue qui était aussi sa maîtresse. Le contexte de l'élection du nouveau District Attorney, toile de fond de cette l'intrigue, ne va pas faciliter l'instruction et vite se retourner contre Rusty Sabich (Harrison Ford).
Le sous-texte politique du scénario de "Présumé innocent" embrouille les pistes et met en lumière les jeux de pouvoir qui se tissent au sein du cabinet dirigé par Raymond Horgan qui brigue sa réélection. Brian Dennehy, un des plus solides second rôles américains des années 80 et 90, apporte toute la puissance de sa stature de colosse à ce DA prêt à tout pour goûter encore une fois à la magistrature suprême du Comté.
La distribution est complétée par Raúl Juliá ("Le Baiser de la femme-araignée") et la sublimement vénéneuse Greta Scacchi.
Une production très solide, qui remplit son office de divertir sans abrutir, ce qui n'est pas une pratique si courante de nos jours.