titre original | "The Unforgiven" |
année de production | 1960 |
réalisation | John Huston |
scénario | Ben Maddow, d'après le roman "The Unforgiven" de Alan Le May (1957) |
photographie | Franz Planer |
musique | Dimitri Tiomkin |
production | James Hill |
interprétation | Burt Lancaster, Audrey Hepburn, Audie Murphy, John Saxon, Charles Bickford, Lillian Gish |
Critique extraite du Guide des films de Jean Tulard
Ce western fut accusé en son temps de racisme, alors que Huston montre justement que la couleur de la peau compte moins que les affinités personnelles. Huston respecte la règle du jeu westernien. Brillante distribution avec deux vétérans : Lillian Gish et Charles Bickford.
Extrait de la chronique de Bertrand Tavernier du 3 août 2012
Revoir "Le Vent de la plaine" est un plaisir qui s'accroît à chaque vision. L'ampleur, le souffle du film, la largeur de sa vision, son humanisme me touchent chaque fois davantage. Et ce, malgré les coupes dont me parla Huston qui réduisirent le personnage de John Saxon, double de celui d'Audrey Hepburn, qui disparaît abruptement du film. Ce fort beau scénario de Ben Maddow (et Huston) est, selon Guérif qui donne de précieux renseignements dans les bonus, fidèle au livre d'Alan Le May, l'auteur du roman "La Prisonnière du désert" dont Guérif signale la parution d'une nouvelle traduction, complète celle-là. L'exemplaire que j'ai avait paru dans une collection destinée à la jeunesse. Je n'ai jamais oublié les apparitions fantomatiques, dans le vent de sable, de cet officier prêcheur de haine qui sème la violence. Ni la confrontation entre les chants indiens et le piano de Lillian Gish. Je suis étonné que Huston ait dit qu'il détestait le film à cause de l'accident qui provoqua la fausse couche d'Audrey Hepburn. Il me parla longuement d'Audie Murphy qu'il aimait beaucoup, me cita des scènes et pas sur le ton de quelqu'un qui les renie.
Critique extraite du Cinéma américain 1955-1970 de Freddy Buache
Pour la première fois, John Huston s'attaque à un western traditionnel. Il s'en tire très bien ; d'emblée, il s'impose un ton personnel, puis d'un bout à l'autre, il maintient l'œuvre dans le climat qu'il aime. Certaines faiblesses du scénario et un montage qu'il n'a pas pu contrôler avec une attention suffisante l'entraînent à relâcher le rythme au cours de la deuxième moitié qui, par moments, tourne à la confusion. Mais comme l'œuvre n'a pas l'ambition d'être un grand drame psychologique, on ne saurait reprocher à l'auteur de laisser se figer dans la convention le caractère des personnages, notamment celui des comparses. Car les qualités du récit se situent ailleurs : dans la vibration de l'air et des feuillages, dans la fraîcheur de l'eau, dans les rires ou les sourires, dans un geste, une main qui caresse l'encolure d'un cheval, un coup de poing foudroyant l'adversaire, c'est-à-dire généralement dans la présence physique des rapports de l'homme à la nature, du cavalier avec sa monture, du cow-boy avec son troupeau ou des êtres humains entre deux [...]
La presse française de l'époque
Extrait de la critique consacrée au "Vent de la plaine" dans les Cahiers du Cinéma no 112 (octobre 1960)
Huston aborde donc, après tant d'autres, le problème racial. Mais moins chanceux ou moins clair, il s'est vu accuser d'avoir commis une œuvre raciste. Or, il convient d'abord de remarquer que son propos a été tronqué, le rôle de John Saxon ayant été coupé au montage. Il incarnait un Portugais que chacun considère comme un Indien. Mais de toute façon, le point de vue de Huston est clair : la couleur de la peau ne signifie rien, seules comptent les affinités avec une civilisation.
Du roman à l'écran
"Le Vent de la plaine" est la deuxième adaptation cinématographique d'un roman de l'écrivain américain Alan Le May (1899-1964). Quatre ans plus tôt, John Ford réalisait en effet "La Prisonnière du désert", d'après le roman "The Searchers" (1954).