titre original | "The Changeling" |
année de production | 1980 |
réalisation | Peter Medak |
scénario | William Gray et Diana Maddox |
photographie | John Coquillon |
musique | Rick Wilkins |
interprétation | George C. Scott, Melvyn Douglas, Ruth Springford |
Une vraie découverte : un film qui fout carrément la trouille ! (la critique de Pierre)
Peter Medak est un réalisateur hongrois qui a fait une carrière à Hollywood à partir des années 70 (ils ont été plusieurs dans ce cas en provenance des pays de l'est : Ivan Passer, Miloš Forman, etc.). En 1980, Medak a réalisé cet "Enfant du diable", qui a survécu à l'oubli grâce à sa sortie en DVD il y a quelques années.
Le pitch : John Russel (George C. Scott), un compositeur, perd sa femme et sa fille dans un accident de voiture. Il emménage quelques mois plus tard dans une vieille maison abandonnée depuis longtemps. Rapidement, une "présence" se fait sentir dans la maison...
Le film se place dans deux traditions à la fois :
- celle des maisons hantées, dont la référence est "La Maison du diable" de Robert Wise (1963) ;
- celle des enfants-fantômes, dont la référence est l'extraordinaire "Les Innocents" de Jack Clayton (et qui engendrera plus tard "Sixième sens" et "Les Autres").
Ce ne sont pas forcément les catégories de films d'horreur que je préfère, mais il faut le reconnaître assez vite : ça fout la frousse, cette m... ! Essentiellement grâce à une mise en scène bien faite, qui ménage quelques effets de surprise par la seule force du montage et des mouvements de caméra (pas de gore ici). En fait, j'ai été très étonné de la ressemblance avec "Ring", c'est impossible que les créateurs du film japonais n'aient pas vu "L'Enfant du diable".
Seule véritable ombre au tableau : les méandres du scénario sur ce-qui-est-arrivé-au-fantôme-avant-qu'il-ne-meurt. C'est une constante du genre : on s'en fout total, et le film tombe aussi dans ce travers.
Il n'en reste pas moins qu'il a plein d'autres atouts, au premier rang desquels son acteur principal. J'adore les "gueules" du cinéma (Charles Bronson, James Coburn, Lee Marvin), mais George C. Scott, pour moi, c'est pas exactement cette catégorie. Je le placerais parmi les acteurs dont le seul visage est capable de raconter une histoire, avec par exemple Christopher Walken. Ils sont si expressifs et fascinants que les filmer en gros plan suffit à montrer quelque chose d'intéressant.
Et les images, signées John Coquillon, le chef-opérateur de Sam Peckinpah, sont très belles.
Au final, je n'engage pas ma responsabilité, mais je recommande vivement aux amateurs potentiels.
La chronique de Gilles Penso