« To talk of peace is not hard. To live it is very hard. »
titre original | "Broken Arrow" |
année de production | 1950 |
réalisation | Delmer Daves |
scénario | Albert Maltz, d'après le roman "Blood Brother" de Elliott Arnold |
photographie | Ernest Palmer |
musique | Hugo Friedhofer |
production | Julian Blaustein |
interprétation | James Stewart, Jeff Chandler, Debra Paget |
rien à voir avec | "Broken Arrow" de John Woo |
Le titre du film
Il fait référence à la flèche brisée par le chef apache Cochise lorsqu'il accepte l'armistice.
Critique extraite du Guide des films de Jean Tulard
Une date dans l'histoire du western. Les Indiens sont présentés comme sympathiques et paisibles ; ils tiennent leurs engagements, à l'encontre de certains Blancs. Malgré une certaine mollesse de la mise en scène, ce western est resté exemplaire.
Critique extraite de 50 ans de cinéma américain de Bertrand Tavernier et Jean-Pierre Coursodon
Delmer Daves réalise un grand western pro-indien (qui devait être tourné par Joseph Losey), écrit par Albert Maltz. Un film qui change le cours du western.
Extrait de la chronique no 10 du 16 octobre 2006 de Bertrand Tavernier
Autre western qui fut très célèbre et qui changea l’idéologie du genre, "La Flèche brisée" (1950) de Delmer Daves, premier western ouvertement pro indien. Certes, il y avait eu des précurseurs au temps du muet : en 1920, "Le Dernier des Mohicans" de Maurice Tourneur et Clarence Brown, dans les années 30 : "Massacre" d’Alan Crossland, (inédit en DVD) ou 40 : l’excellent "Massacre de Fort Apache" de John Ford qui vient enfin de sortir dans une bonne version collector aux Editions Montparnasse. Mais "La Flèche brisée" connut un retentissement plus durable. Comme l’écrit Jacques Lourcelles : « C’est le plus important des films ayant contribué à ce que soit reconsidéré, avec respect et dignité, le traitement du problème indien. Qu’une telle œuvre émane de Delmer Daves est aussi naturel que logique. Les mérites du film sont en effet la résultante de la profonde honnêteté morale de l’auteur et de sa connaissance intime du sujet. Le lyrisme de Daves et son immense talent plastique expriment concrètement la dualité du sujet traité ; ce qui aurait pu être (le bonheur parfait des deux héros ayant franchi tous les obstacles s’opposant à leur union) et ce qui a réellement été (l’extrême fragilité et la destruction de ce bonheur). » Rappelons que le scénario fut écrit par Albert Maltz (qui avait travaillé en 1945 avec Daves sur le magnifique "Pride of the Marines" et en 1943 sur "Destination Tokyo", plus terne), adaptant la première partie du beau roman de Elliott Arnold. Mis sur la liste noire, il se dissimula derrière Michael Blankfort qui signe le film.
Un scénariste blacklisté
Le scénario de "La Flèche brisée" a été écrit par Albert Maltz. Mais ce dernier, politiquement engagé à gauche, fait partie des Dix d'Hollywood victimes du maccarthysme : après "La Cité sans voiles" de Jules Dassin en 1948, son nom disparaît des génériques jusqu'en 1970, année de la sortie de "Sierra torride" de Don Siegel, qui fera de nouveau appel à lui pour le scénario des "Proies" (1971). Pour le film de Delmer Daves, Michael Blankfort joua le rôle de prête-nom.
