Menu Fermer

"Mission : impossible - Rogue Nation"

titre original "Mission: Impossible - Rogue Nation"
année de production 2015
réalisation Christopher McQuarrie
scénario Christopher McQuarrie
photographie Robert Elswit
interprétation Tom Cruise, Simon Pegg, Jeremy Renner, Ving Rhames, Alec Baldwin, Rebecca Ferguson, Sean Harris, Simon McBurney
 
épisodes précédents • "Mission : impossible" de Brian De Palma, 1996
• "Mission : impossible 2" de John Woo, 2000
• "Mission : impossible 3" de J.J. Abrams, 2006
• "Mission : impossible - Protocole fantôme" de Brad Bird, 2011
 
épisodes suivants • "Mission : impossible - Fallout" de Christopher McQuarrie, 2018
• "Mission : impossible - Dead Reckoning, partie 1" de Christopher McQuarrie, 2023

La critique de Didier Koch pour Plans Américains

Tom Cruise alias Ethan Hunt, membre très actif de l'IMF (Impossible Mission Force), est indéniablement plus fort que l'agent 007, et l'acteur entend nous le montrer dès le début de ce cinquième volet de la saga éponyme en s'accrochant, après lui avoir couru après, à un énorme avion cargo au décollage, parvenant à entrer à l'intérieur puis à régler leur compte à des méchants en route vers de mauvais coups. Ce clin d'œil appuyé montre que Tom Cruise, parfaitement remis de ses déboires avec la Paramount en 2006 (le studio avait résilié son contrat suite à des propos jugés gênants pour la promotion de "Mission : impossible III"), entend s'affirmer comme un pion essentiel de l'industrie hollywoodienne.

Devenu son propre producteur, il a fait appel à Christopher McQuarrie, scénariste du mythique "Usual Suspects" qui l'avait dirigé dans le plutôt réussi "Jack Reacher", réponse tardive à peine voilée au triptyque "... dans la peau" réalisé successivement par Doug Liman (2002) et Paul Greengrass (2004, 2007), qui avait vu Matt Damon donner une vision beaucoup plus sobre du héros d'espionnage. Tendance qui sera amplifiée avec l'arrivée de Daniel Craig en 2006 dans le rôle de James Bond. Une inclinaison qui ne pouvait que convenir à Tom Cruise, dont le jeu assez monolithique, hormis quelques saillies déjantées chez des réalisateurs iconoclastes (Paul Thomas Anderson, Ben Stiller ou Adam Shankman), répond parfaitement à ce nouveau cahier des charges du film d'espionnage de divertissement.

Dans ce nouvel épisode, Ethan Hunt doit continuer seul le combat, la C.I.A. ayant réussi à convaincre le Congrès américain de la nécessité de dissoudre l'I.M.F. Progressivement, sa pugnacité à continuer le combat contre l'obscur et dangereux Syndicat (groupe criminel agissant sur la planète) va ramener à lui ses anciens équipiers. L'intrigue concoctée par McQuarrie lui-même, emberlificotée à souhait, ne sert que de prétexte à la mise en place de situations où l'agent Hunt pourra mettre sa bravoure en avant. De ce point de vue, le film est réussi, Cruise donnant parfaitement le change malgré cinquante-deux ans au compteur.

Le méchant incarné par Simon McBurney est tout à fait convaincant, tout comme l'énigmatique Rebecca Ferguson. Si le bât blesse quelque part, hormis les invraisemblances qui se succèdent en cascade (sans jeu de mot !), c'est sans doute dans l'aspect un peu lisse que dégage la personnalité de Tom Cruise et que lui reproche ses détracteurs depuis le début de sa carrière. Le moins que l'on puisse constater est que ce reproche n'a pas empêché l'ex-enfant de Syracuse (État de New York) d'accomplir la carrière que l'on connaît.

Ce cinquième volet, vous l'aurez compris, remplit parfaitement son office si on ne lui demande pas plus que ce qu'il promet.

Couverture du numéro d'août 2015 du magazine American Cinematographer

FilmsFantastiques.com, L'Encyclopédie du Cinéma Fantastique
La chronique de Gilles Penso