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"À couteaux tirés" ("Knives Out")

à couteaux tirés - affiche

titre original "Knives Out"
année de production 2019
réalisation Rian Johnson
scénario Rian Johnson
photographie Steve Yedlin
musique Nathan Johnson
interprétation Daniel Craig, Chris Evans, Ana de Armas, Jamie Lee Curtis, Michael Shannon, Don Johnson, Toni Collette, Christopher Plummer, M. Emmet Walsh, Joseph Gordon-Levitt
 
rien à voir avec "À couteaux tirés" ("The Edge") de Lee Tamahori, 1997

La critique de Didier Koch pour Plans Américains

Rian Johnson, qui est entré de plain-pied dans l’univers des blockbusters quand il a rejoint la franchise "Star Wars" pour son huitième épisode ("Les Derniers Jedi" en 2017), s’était fait remarquer à ses débuts en réalisant deux films, certes un peu bancals, mais plutôt originaux, avec le jeune Joseph Gordon-Levitt en vedette ("Brick" en 2005 et "Looper" en 2012). L’idée de réaliser un film inspiré de l’œuvre d’Agatha Christie lui est venue juste après "Brick". Le projet devait être monté après le tournage de "Looper", mais l’implication de Johnson dans la saga "Star Wars" recule encore une fois sa concrétisation.

Le scénario original est écrit par Rian Johnson lui-même. Le réalisateur puise son inspiration dans des films comme "Un cadavre au dessert", "Mort sur le Nil", "Gosford Park" ou encore "Le Limier", qu’il considère comme le modèle indépassable du genre. Très féru de romans policiers, il en respecte tous les canons malgré la contemporanéité de l’action. La recette, qui requiert une certaine expertise, consiste à marier à la bonne dose suspense et humour.

Le choix du détective, ici dénommé Benoît Blanc, sera bien sûr crucial. Il s’agit de succéder à des acteurs aussi prestigieux qu’Albert Finney, Peter Ustinov, Laurence Oliver et Michael Caine. Le choix se portera sur Daniel Craig, britannique lui aussi, qui cherche à se reconvertir après qu’il a annoncé la fin de sa participation à la saga James Bond.

Le manoir est bien présent, et la galerie de personnages pittoresques joués par des acteurs venant cabotiner à qui mieux-mieux ne manque pas à l’appel, de Jamie Lee Curtis à Don Johnson en passant par Christopher Plummer, Chris Evans, Toni Collette et Michael Shannon. L’intrigue, un peu filandreuse à force de vouloir être originale, se tient plutôt correctement.

Tous les ingrédients sont donc présents, mais quelque chose nous laisse sur notre faim, en dehors d’une conclusion plutôt opportuniste, surfant sur la mode actuelle visant à dépeindre une population occidentale complétement autocentrée et insensible aux malheurs du monde, symbolisés par la jeune infirmière uruguayenne interprétée par Ana de Armas.

Ce petit supplément d’âme qui fait défaut est symbolisé par un Daniel Craig qui ne peut être soupçonné de prendre les choses à la légère, voulant visiblement bien faire, mais qui montre ici toutes limites d'un jeu où les nuances n’ont guère leur place. Son manque de présence et de charisme ne lui permet pas, comme ses prédécesseurs déjà nommés, de dominer avec l’autorité voulue un casting de haute volée. Don Johnson encore très sémillant aurait très certainement été plus à son aise.

Tout ceci n’est pas très grave, "À couteaux tirés", dont le titre a été emprunté à une chanson de Radiohead, ayant rempli sa mission au box-office.

à couteaux tirés - Phantom City Creative
© Phantom City Creative

à couteaux tirés - affiche

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