titre original | "Looper" |
année de production | 2012 |
réalisation | Rian Johnson |
scénario | Rian Johnson |
interprétation | Joseph Gordon-Levitt, Bruce Willis, Emily Blunt, Jeff Daniels |
La critique de Sébastien Miguel pour Plans Américains
Chassé-croisé et voyage dans le temps délirant. Élucubrations narratives débouchant sur des émotions vives et mélancoliques.
Rian Johnson ("Brick") manie les ruptures de tons avec une audace et un sens de l’équilibre remarquables : les scènes de violence presque insoutenables (l’atroce séquence des amputations progressives), les longs flash-back (entre fulgurances et parodies) et le final, magnifique, laissant poindre une morale lumineuse sur l’amour maternel.
Bruce Willis revolvérise bien à tout va, mais trouve (peut-être) le meilleur rôle de sa carrière : celui d’un tueur vieillissant foudroyé par l’amour, le cinéaste mythifiant brillamment sa star en l’affublant d’un désuet blouson en cuir marron très eighties.
Jeff Daniels est glaçant en monstre de la mafia, Joseph Gordon-Levitt ("Mysterious Skin", "Inception", "The Dark Knight Rises") apporte une subtilité étonnante à son rôle de tueur à la dérive et Emily Blunt en mère armée est, comme toujours, superbe de féminité et de vulnérabilité.
Moins un film d’anticipation divertissant qu’une rêverie inquiétante sur le monde de l’enfance.
Un magistral coup de maître.
La chronique de Marc Toullec