Menu Fermer

"The Moon and Sixpence"

The Moon and Sixpence - affiche

titre original "The Moon and Sixpence"
année de production 1942
réalisation Albert Lewin
scénario Albert Lewin, d'après le roman "L'Envoûté" de W. Somerset Maugham (1919)
photographie John F. Seitz
musique Dimitri Tiomkin
production David L. Loew
interprétation George Sanders, Herbert Marshall, Doris Dudley, Eric Blore, Albert Bassermann, Florence Bates, Steven Geray, Elena Verdugo

La critique de Sébastien Miguel pour Plans Américains

Rare et précieux.

Premier film du producteur Albert Lewin en tant que réalisateur.

Sujet sensible : la biographie hollywoodienne d'un authentique salaud.

Le panneau final - hilarant - est un sacré cas d'école !

Lewin s'inspire de "Citizen Kane" pour la construction et cite la fin de "Rebecca" pour son climax. Rien de moins. Mais contrairement à Welles, il choisit de faire immédiatement éclater le quatrième mur en faisant du narrateur un personnage prenant à témoin les spectateurs.

Une distribution particulièrement excellente, et cela, dans les moindres petits rôles. Sanders, une fois encore, est brillant dans un rôle particulièrement repoussant.

Certaines idées sont très originales pour l'époque, comme le changement de filtres pour les différentes étapes de la vie avant une irruption powellienne de la couleur dans la dernière bobine.

Une première création cinématographique pleine de finesses et d'audaces.

Critique extraite du Guide des films de Jean Tulard

Production indépendante de la veine européanisante, "The Moon and Sixpence" est une œuvre insolite qui retient constamment l'attention. C'est le premier film d'un réalisateur raffiné et cultivé qui s'intéresse à un peintre imaginé par Somerset Maugham et qui n'est pas sans rappeler Gauguin. Comme lui, il finit sa vie à Tahiti après avoir vécu solitaire et méprisé. Comme Gauguin, il rencontre un peintre hollandais, mais Dirk Stroeve n'a rien à voir avec Van Gogh : ce n'est qu'un peintre sans génie [...] En outre, Gauguin n'était pas un être malveillant du genre de Strickland. En fait, l'intérêt du personnage ne se limite pas à l'analogie qu'il présente avec Gauguin. Il réside aussi et surtout dans la curieuse alchimie qui se fait en lui entre passion et méchanceté. Comme si la force immense qui le poussait à créer des œuvres puissantes, sincères et belles le conduisait en même temps à se comporter de manière ignoble avec ses proches. Avec davantage de force dramatique encore, Lewin reviendra à ce thème du dandysme créateur-destructeur dans "Le Portrait de Dorian Gray".