titre original | "The Bay" |
année de production | 2012 |
réalisation | Barry Levinson |
production | Blumhouse Productions |
La critique de Didier Koch pour Plans Américains
Barry Levinson est un réalisateur établi ayant connu une réelle période de succès entre 1985 et 1997, où il réussit à s'adjoindre les plus grands talents d'Hollywood, de Dustin Hoffman à Robert De Niro ("Des hommes d'influence") en passant par Warren Beatty ("Bugsy"), Michael Douglas ("Harcèlement"), Richard Dreyfuss ("Les Filous") ou Tom Cruise.
C'est avec "Rain Man" en 1988, film sur le thème de l'autisme avec Dustin Hoffman, qu'il décrocha la timbale avec une pluie d'Oscars et de récompenses à travers le monde. Depuis, son aura est un peu retombée. Davantage libre de ses mouvements, car détaché de la pression du box-office, il a mis, à soixante-dix ans, son savoir faire au service d'un film qui se veut le relais d'un documentaire sur le désastre écologique de la baie de Chesapeake (Maryland et Virginie) qui avait fortement interpellé la conscience du réalisateur.
Selon le procédé du found footage ("Le Projet Blair Witch", "REC", "Cloverfield") qui lui offre un challenge supplémentaire, il propose, via le genre horrifique, de donner une cage de résonance aux dégâts provoqués par la surexploitation de l'environnement par l'homme en mettant en avant les risques potentiels d'un comportement aussi irresponsable que morbide.
Levinson, expérimenté en diable, n'a pas mis longtemps à apprivoiser une technique qui n'est pas l'apanage des réalisateurs de sa génération, distillant habilement les images chocs et le suspense, tout en n'omettant jamais d'impliquer le spectateur responsable, lui aussi, de la dégradation de la planète. Une jolie façon d'utiliser sa notoriété. Bravo, Monsieur Levinson !